Y en a marre du mou (7) par Jules Félix

C’est ce que nous déclare un lecteur du septième arrondissement, dans le département de la Seine, régulièrement critiqué d’être le contraire d’un mou qui a su résister aux hordes de jeunes manifestants dans un temps ancien. Oui, c’est Domi qui est là, devant vous, avec sa carrure de grand Duduche et ses épaulettes napoléoniennes. À l’évidence, il y a de la dignité chevaleresque chez ce fier Galouzeau, fils d’un sénateur entrepreneur et d’une juge. Il a fait partie de la plus haute école, et a donné à la France l’un de ses meilleurs services. Rares sont ceux qui peuvent le faire : incarner la Fraaaance pendant une quinzaine de minutes, le monde entier silencieux à écouter en retenant son souffle un discours savamment étudié qui ne manquait pas de souffle (une excellente bande dessinée raconte en détail sa genèse, j’en parlerai peut-être). Le discours d’un presque roi. Presque roi, car il ne faut pas exagérer, quand on méprise autant les élus du peuple, c’est qu’on méprise un peu le peuple. Aucun mandat. En cinquante-huit ans d’existence, pas même une petite responsabilité locale. Juste le grand. Le grandiose. L’Élysée, le Quai d’Orsay, Place Beauvau, Matignon. Parfois, il erre dans les tribunaux, à la recherche d’un ultime croc de boucher. En deux ans de service au "meilleur d’entre nous" et douze au service de ce "nous" en question, très corrézien, cela rend fou dans la tête. Il a saboté sa réputation dans des entêtements complètement ubuesques. Celui qui a nécessité un réveil présidentiel post-avc pour faire taire le forcené… Ici par exemple : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=43207 http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=43453 À la dernière compète, il n’a même pas eu les burnes pour y aller. Pas préparé. Alors, cette fois-ci, c’est du sûr. Il s’est entraîné. A fait quelques marathons sans malaise vagal. Il va aller jusqu’au bout. Jusqu’au bout de quoi ? Des petites signatures qu’il n’aura pas ? D’un couloir d’une mairie à jamais refermée ? Des sondages qui le laissent inexorablement au fond du trou depuis plusieurs mois ? À l’époque de la traversée du désert, le grand Général était-il si bas dans les sondages ? C’est vrai, il n’y avait pas d’intentions de vote pour une présidentielle, car ça n’existait pas. Pourtant, si on regarde bien, Domi est pas mal populaire. Dans le dernier opus (les sondages sont comme de la drogue, lorsqu’on commence à en consommer, on ne peut plus s’arrêter et on accélère le rythme), il a même grimpé de trente et un à trente-sept pourcents d'image positive il y a quelques jours, mais il rame avec son petit pourcent d'intentions de vote. Son rival victorieux rumine contre lui une sorte de jalousie virile : « Une dissolution calamiteuse, une législative ratée et un référendum perdu. Tu parles d’un CV ! C’est grande gueule et petites couilles » (il est cependant notoire que les insultes sont souvent des phénomènes projectifs). Dans un voyage en Mayenne le 28 février dernier, Domi répondait, lui aussi très virilement, à la question de son éventuelle participation dans un gouvernement en cas de victoire de son ancien ministre : « Jamais deux mâles dominants dans la même pièce ! ». Une expression déjà utilisée le 10 novembre 2010 et diffusée trois jours après chez Ruquier mais pas dans le même sens : http://www.youtube.com/watch?v=-xA7YPnlDwI http://dai.ly/91IbDe http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=9641 Même pas peur ! Autres mares de mou : http://www.pointscommuns.com/francois-bayrou-commentaire-lecture-100099.html http://www.pointscommuns.com/herve-morin-commentaire-lecture-100575.html http://www.pointscommuns.com/eric-cantona-commentaire-cinema-100695.html http://www.pointscommuns.com/eva-joly-commentaire-lecture-100874.html http://www.pointscommuns.com/jean-pierre-chevenement-commentaire-lecture-101197.html http://www.pointscommuns.com/christine-boutin--commentaire-lecture-101463.html