Si lidée dun troupeau de vaches charolaises paissant tranquillement dans un calme et verdoyant pâturage de Basse-Normandie ne vous inspire quune image assez traditionnelle, sans aucun à priori esthétique,
alors, allez voir BOVINES et vous changerez sans doute de perception !
Si en revanche, vous pensez que l'émotion peut naître de la vision rapprochée d'un museau bovin, naturellement humide, filant une salive limpide et mastiquant avec application,
si encore vous êtes ravi davance à lidée d'un gros plan fixe sur une langue râpeuse, caressant sensuellement son prochain (sa prochaine) jusquau au pli intime et poilu de loreille,
alors, doublement et sans hésitation aucune,
courez- courez vite voir BOVINES et vous aimerez sans doute la dimension plastique et contemplative de lil du cinéaste.
Et le temps du film, vous apprécierez ce changement despace avec un plongeon dans léloge de la lenteur que nous procure lapproche du quotidien des vaches.
On comprend tout et on ne les verra peut-être plus jamais de la même façon ces paisibles ruminants !
Vous ressentirez fort la nature
ah le bruit de la pluie sur vision abstraite de gouttes, gouttelettes et flaques dans lunivers herbeux !
Vous serez ému dans le film, par cette unique intervention humaine qui déclenche une terrible indignation sonore des mères laitières. Elles meuglent à gorge déployée en voyant les fermiers leur arracher leurs petits quils mènent ensuite bon train, vers la bétaillère de labattoir. On nest pas non plus que dans un rêve !
Pas de doute : ici on aime les vaches et même, on les célèbre poétiquement.
Dans notre monde agité on se dit quils ne sont pas de trop ces moments-là
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