Assis sur le banc de bois le vieil homme prit sa tête dans ses mains.
Par cette chaude journée de printemps il faisait bon être là chauffé par le soleil qui trouait les arbres du parc.
Il resta là longtemps sans bouger, à peine sil respirait.
De temps à autre un sanglot secouait ses épaules.
Non il ne partirait pas ses enfants avaient beau insister tant pis il resterait chez lui.
Quon ne vienne pas lui raconter quavec ses trous de mémoires il se mettait en danger.
Sa petite maison était bien isolée au milieu des bois et le plus proche voisin à plus de cinq cent mètres !
Le temps que le feux gagne on aurait le temps dalerter les pompiers !
Lui sen fichait grillé ou emprisonné dans une quelconque maison de retraite cest tout comme !
Une branche craqua. Le regard du vieux suivit la direction du bruit.
Un lièvre venait de passer laissant entrapercevoir le bout blanc de sa queue.
Un oiseau tout là haut poussa quelques trilles, lhomme osa un sourire. Avec le printemps la saison des amours était revenue et tout ce petit monde à plumes et à poils saffairait.
Et lui qui était là immobile au soleil, il admirait le retour de la vie.
Lhiver avait été rude.
Dans la cabane le poêle avait du mal à maintenir une température acceptable.
Mais ce quil y avait de bien avec lhiver cest quon ne risquait pas de recevoir de visite.
Avec le retour du printemps les enfants allaient revenir et recommencer leur sérénade.
Le vieil homme préférait celle des oiseaux !
Il ferma les yeux sous ses paupières parurent des lumières rouges et bleues.
Lorsquil était enfant il créait tout un monde de couleurs en fixant le soleil au travers de ses paupières closes.
Tout doucement lhomme a sombré dans le sommeil, quelques secondes plus tard il sest réveillé plein dangoisse.
Le soleil est caché derrière un nuage, les oiseaux se sont tus, une main secoue son épaule
« Jean il est temps de rentrer ».
Dans cette maison de retraite le personnel appelle les pensionnaires par leur prénom.
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