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« Fou comme un lièvre de mars » par Labeillecoule

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Ça a quel goût un baiser ? Quelle question! ... Cela n'a pas un goût déterminé une fois pour toutes... ça peut-être vert ou Sienne, un goût de terre, pas la terre d'une bière de cimetière, non, la tourbe grasse ou l'âcre fumé. Des fois aussi ce n'est pas très bon, mais on peut s'habituer à un goût particulier et finir par le rechercher. C'est surtout une sensation, du chaud mouillé, de la tendre matière aimée. C'est plusieurs saveurs dans plusieurs textures, celles des lèvres, comme deux limaces dodues ou une baie très mûre qu'on presse, une fraise pulpeuse qu'on écrase du poids de son envie... Aussi les langues, quand elles se nouent, se goûtent, se lèchent. C'est la dureté lisse de l'émail des dents sur laquelle les sens ripent ou se cognent. Les lèvres sont douces parfois brûlantes ou fraîches, les langues sont vivantes, se livrent, racontent sans mot l'embrasement, elles se donnent en élan, se cabrent ou restent plan plan, attendent. Un premier baiser peut tout saper comme il peut réveiller la témérité, embrasser c'est planter une myriade de désirs dans un champ incendié, ils explosent comme des graines de cumin dans l'huile chaude, ou alors ça ressemble à la plongée sous marine et tu te sens fondre dans l'eau de mer, des capsules de jus salé se libèrent. Un baiser parfois te prend comme une vague, une lame qui t'entraine à la rencontre des poissons volants qui traversent l'esprit à ce moment précis, tu plonges dans l'autre, tu le cherches, tu prends conscience de ta respiration, tu la pousses dans ses retranchements jusqu'à l'apnée, tu veux fouiller en profondeur et sentir sur tes papilles la moelleuse bave d'une anémone ou ce corps gastéropode qui creuse à faire lâcher le cerveau... C'est dégoûtant ! Oui, et c'est pour cela que c'est fascinant... Le dégoûtant flirte souvent avec le sensuel chez les humains. Moi je saute tout ce qui bouge, chez nous on n'embrasse pas. Comment le pourriez-vous ? Embrasser ou ronger, il faut choisir... Peut-être que nous avons de l'imagination, qu'en sais-tu? On pense ce que vous vivez ou on vit sans penser, c'est assez, nous avons occulté toute forme de réalité amoureuse. Hum. C'est triste. Pas nécessairement, ce que tu décris et me dégoûte, nous n'en gardons que l'essence, je dirais même la quintessence d'une fusion. Droit au but ! Vos rapports en sont réduits, quels stimuli vous amènent à jouir? Nous n'avons pas besoin d'exciter nos sens, le désir et le plaisir sont simultanés, très rapides, certes, mais renouvelés à l'infini. Vous perdez tellement de temps, vous autres humains. Tu as raison, pas de temps à perdre ! Je t'attrape par les oreilles, je te fais le coup du lapin et à la casserole mignon, je vais te sauter en civet mon chaud lapin ! Dégoutante ! Et ce fut le dernier mot d'un lapin blanc aux yeux roses élevé avec amour. ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥ (« Fou comme un lièvre de mars » est une expression courante à l'époque de Carroll ; elle figure dans le recueil de proverbes de John Heywood en 1546. Martin Gardner explique dans The Annotated Alice que l'origine de ce proverbe est une croyance populaire sur le comportement des lièvres au début de la période de reproduction, qui s'étend de février à septembre en Angleterre. Au début de cette période, les femelles qui ne sont pas réceptives repoussent les assauts des mâles avec leurs pattes de devant. Ceci a été interprété à tort comme des combats prénuptiaux de mâles.- source Wiki)

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