Le tout petit tout frétillant dans le matin frisquet à contre-ciel au faîte de l'amandier, est-il mésange, bergeronnette, est-ce que je sais, silhouette frémissante. Le tout petit qui flirte et s'égosille, tiens le voilà son autre, qui virevolte et s'égosille et flirte entre gelée blanche et floraison dragée dans la première rasade de soleil matinal. Vol de deux, menuet des minuscules, brin de polka piquée, et frrrrt. Se sont trissés.
Sur la colline les pins on les croirait se dresser frémissant piaffant prêts à bondir à secouer les dernières traces d'hiver (il reste bien quand même un peu de neige, là haut) le vert comme attendri dès le premier rayon. À leurs côtés la frondaison s'apprête à exploser dans les fayards et les tilleuls, dans les amélanchiers les poiriers sauvages les chênes, les érables. Les ramures encore nues ont gonflé sous la sève, et leurs gris se colorent d'or ou de cuivre, d'ambre de cinabre ou d'amarante, et de zinzolin forcément qui chuchote aux bourgeons "sésame ouvre toi, ouvre toi
"
L'agnelage est fini. Il a plu, enfin, dimanche. Hier, première salade de pissenlits, avec un petit vert de cèbe, trois croutons frits et un uf mollet. L'an dernier, le printemps était impénétrable, et déchirant. Et puis voilà, il m'est rendu. " Le vierge, le vivace et le bel aujourdhui".
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