Dès les premiers froids, jai commencé à soupirer.
Dès les premières brumes, jai commencé à rouspéter.
Dès les premières soirées assombries, jai commencé à ruminer.
Jaimais lhiver, jadore lété.
Jaimais la neige, jattends le soleil.
Jaimais le père Noël, je dore à lAssomption.
Jaimais la nuit étoilée, je tends le museau vers le ciel bleu azur.
Petit à petit, le froid a progressé.
La neige est même venue avec sa cohorte de soucis.
Avec son cortège de beautés, aussi.
Et puis, comme ça, sans quon ne me dise rien.
Sans être au courant que le temps file.
Sans avoir reçu préavis et sommation dusage.
Le blé pousse en flèche dans les champs.
La ciboulette jaillit de verdure dans son pot.
Les jonquilles font la ronde des arbres.
Les primevères saupoudrent les pelouses de leurs couleurs.
Les crocus reprennent pas dans le noir désert.
Les pâquerettes envahissent l'herbe.
Même le thermomètre y va de sa petite festivité.
Quitte à dépasser les "normales saisonnières".
Mais cétait rémission.
Retour à lautomne.
Week-end pluvieux.
Douche et frimas.
Au petit matin, ce matin.
Givre nouveau, blancheur nouvelle.
Clin dil lumineux.
Le soleil salue du chapeau.
Le ciel souvre au ménage du printemps.
Chassant toutes les poussières de nuage à lhorizon.
Il est arrivé sans prévenir.
Il est arrivé masqué de son casque hiver.
Il vient préparer la douce chaleur à venir.
Il est lentremetteur secret.
Il est là, il sest bien caché.
Il illumine le cur et lesprit.
Dun coup, il va se dévoiler.
Il imposera son rythme.
Il changera même lhorloge.
Dans quelques jours.
Le dieu arrive, moulant comme jamais.
Rénové, restauré, nettoyé des précipices des temps derniers.
Bienvenu, lété prochain, je tattends !
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