LES ENFANTS AU POUVOIR. VICTROC ET VITAR. par Jules Elysard

VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR est une pièce de Roger Vitrac créée le 24 décembre 1929 par Antonin Artaud. Il a fallu attendre 33 ans pour que Jean Anouilh la reprenne en 1962. Puis 50 ans encore pour qu’elle soit reprise au Théâtre de la Ville en mars 2012. Roger Vitrac est né en 1899 et est mort en 1952. Moi-même, je n’avais plus entendu parler de Roger Vitrac depuis 1976 environ. J’avais lu tout le mal que disait de lui André Breton dans son second manifeste (« M. Vitrac, véritable souillon des idées ») et tout le bien qu’en disait son pote Antonin Bon, de tous ces chiffres, qu’est-ce qu’on va en faire ? 1929, c’était le début officiel de la crise économique du XXème siècle qui allait mener à la Deuxième guerre mondiale. 1962, c’était la fin de la pacification en Algérie. 2012, c’est la quatrième année de la crise économique du XXIème siècle… On peut tenter de faire un calcul de probabilité. En quelle année peut-on prévoir la prochaine création de la pièce ? Ca va nous mener loin ou pas loin, c’est selon… On peut se vautrer dans la numérologie. « Les petits veaux valent mieux que vos petits », dit Antoine qui a perdu un peu la tête et beaucoup sa Thérèse. Et Victor vient d’avoir 9 ans. J’y reviendrai peut-être ici une autre fois si le temps le permet. Vous connaissez ma tendance à la procrastination. Comme disait Philippe Val de son vivant : « Allez-y. Vous n’en reviendrez pas. » La pièce est donnée jusqu’au 24 mars. Evidemment : âmes sensibles s’abstenir. Certes, la pièce est drôle. On y voit un enfant de 9 ans (un peu grand pour son âge) se servir d’un général comme d’un cheval (mais c’est un général assez particulier, un peu singulier même). Mais il n’y a pas de happy end. Le héros meurt à la fin. Il n’y a même que des morts. Mais vous savez, la vie, on n’en sort pas vivant.