Dimanche 25 mars. Premier dimanche de printemps. Un dimanche chaud, très chaud. Grand soleil. Une journée où lon sort. Où lon va se promener. Où lon va se faire bronzer. Que faire quand on veut bronzer, se promener, sortir ? On va là où il y a de lanimation.
À Toulouse, il y avait bien cette petite manifestation pour dire "plus jamais ça", pour se recueillir, pour avoir une petite pensée à sept petites vies, à Imad, à Abel, à Mohamed, à Jonathan, à Myriam, à Arieh et à Gabriel.
Mais non ! Les victimes, elles sont parties.
On va les oublier, vite fait bien fait.
Non, ce qui est plus intéressant, le plus alléchant, ce ne sont pas les victimes mais le coupable. Le cadavre est encore tout chaud. Plus chaud en tout cas que les autres. Et la rue est maintenant ouverte.
Alors, que fait-on ? On y va. On va aller sur place. On va essayer de regarder, de constater, de revoir le film, de se remémorer.
Pas pour le recueillement, non.
Par divertissement. Comme un jeu vidéo.
Par curiosité.
Dailleurs, maintenant, on peut même voir la scène.
Les gentils du Raid ont tout filmé.
Je ne sais pas si le film est gratuit.
Ou acheté à prix dor.
Oui, les badauds sont là, grouillent comme des mouches à mouise.
Ils sont là à repérer, à calculer, à critiquer, à suggérer.
Ils sont plusieurs centaines à venir dans ces rues étroites.
Cest la nouvelle forme de tourisme : « On est venu constater sur place ce quil sétait réellement passé et on sest fait photographier devant pour avoir un triste souvenir ».
Ils regardent les impacts de balles, les trous dans le mur, les vitres brisées comme ils regarderaient un tableau moderne.
France 3 Midi Pyrénées : « Certains cherchent des douilles à emporter comme souvenirs ».
Un gamin à sa mère (scène rapportée par Libé) : « On monte ? Tu crois quon va voir du sang ? ».
Un voisin : « Eh ben, y en a du monde, ici ! »
Cela fait penser à ces badauds qui ont mobilisé toute leur après-midi pour voir abattre un pauvre chevreuil.
http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=64212
Nausée.
NB : Autre sujet de nausée, le père du tueur va porter plainte contre la France pour avoir tué son fils (dépêche du 26 mars 2012).
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