Pour le déménagement de mes grands-parents, j'ai fait appel à mon équipe préférée : une jeune entreprise montée par deux jeunes algériens. Gentils, toujours le sourire, ils maitrisent la technique et travaillent très bien.
C'est déjà leur troisième déménagement avec nous : ils ont fait le notre, celui de la petite soeur de mon copain, enfin celui de mes grands-parents cette fin de semaine.
Ce sont les moins chers, mais aussi les plus serviables, j'en suis sûre. On a aussi envie de les faire travailler parce qu'ils ne roulent pas sur l'or. Un capital social de 5 000 euros, on est loin du CAC 40.
Pour réaliser de bons prix et obtenir le marché, ils rognent un peu sur tout, sauf l'indispensable. Ils ne me l'ont pas avoué, mais on le sent. Kader nous le confirmera pendant ces deux jours ensemble, pour ne pas payer l'autoroute, ils empruntent les nationales, et sur le chemin du retour, ce sera un sandwich au lieu d'un bon repas. Ils le font parce qu'ils ont vingt cinq ans.
Avec mon copain, nous avions prévu le coup. Alors pour éviter de leur faire faire le voyage vers Paris la nuit, et pour être frais et dispos à 7 heures du matin, nous leur avions réservé et payé l'hôtel sur place. Ils avaient plutôt apprécié...
Ils en ont profité pour passer un dimanche à Paris. On avait tout prévu, sauf le changement d'heure. Lundi, à sept heures du matin, il faisait encore nuit....
A la fin du travail, mon beau-frère était tellement content, qu'ils sont restés deux heures à discuter politique, évidemment, cultures extra européenne, famille et ramadan etc...Du coup, Mohamed est motivé pour passer le permis. Le lendemain, il me dira qu'il s'est inscrit à l'auto-école.
La question de l'intégration pour eux ne se pose pas. La preuve, le dernier embauché c'est Simon, un costaud un peu rougeaud, tout sourire, un gros nounours toujours prêt à manger.
Intouchables est certainement un très bon film, je le verrai avec plaisir quand il passera à la télévision. Mais que tout le monde trouve extraordinaire la complicité entre un blanc handicapé et un noir délinquant m'a un peu irrité.
Il n' y a rien d'extraordinaire en fait, j'ai toujours rencontré des immigrés chaleureux. Normal. C'est dans leur culture.
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