Assise à son secrétaire, vêtue de son déshabillé de soie, le décolleté empire laissant entrevoir sa gorge pulpeuse, sa plume levée au dessus dune feuille de papier parcheminée, prête à écrire une lettre à ce jeune homme qui fut son amant !
La douceur chaude de lété entrait doucement dans le boudoir, laissant sa peau moite. Mais elle savait que cette douce chaleur nétait pas simplement due au temps chaud, mais aussi au désir qui montait en elle en pensant à ses amours coupables.
A vous admirateur de Sade,
Je me dois de vous faire parvenir cette missive, afin de me libérer totalement de votre emprise sur léveil de mon corps.
Il est vrai que votre comportement obscène lors de nos échanges amoureux eut pour effet de réveiller mes sens, moi qui pensait que lacte charnel était un rite réservé aux époux devant Dieu, vous me fîtes admettre que les douceurs dalcôve ne méritaient en aucun cas ladjectif concupiscent, car le désir des plaisirs sensuels, nétaient point seulement réservé aux dames de petites vertus, mais que toute femme accomplie, méritait un équilibre charnel.
Jai compris également que ce plaisir devait se partager pour que chacun arrive à saccomplir sexuellement et ce dune manière irréfragable, comme je lai suggéré à mon époux, celui sest dailleurs réveillé après une nuit douce de délires amoureux, conscient que je navais pas appris toutes ces choses délicieuses dans un livre, et que cet accroc à notre contrat de mariage se révélait être un cadeau voire une obole à notre vie de couple.
Jai en bouche suite à une violente irrumation le goût de votre sève sécoulant au fond de ma gorge, qui me semblait être une substance cholagogue ayant pour effet de faire remonter de mon estomac des relents de bile, je me disais que cétait là une pratique pour votre seul bon plaisir, alors quen inversant le sens de cet acte cétait également et largement partagé.
Votre façon brutale de me chevaucher, provoquait en moi de fortes vibrations de plaisir, et je vous lavoue sans honte, le fait de vous insérer en moi transcendait mes sens.
Grâce à votre façon davoir réveiller ma sexualité, ma vie de femme mariée et sage, a trouvé un piment coquin, qui rendra à l'épanouissement de notre couple, au cours des années, une activité sexuelle fortement isénescence jusquà notre dernier souffle.
Je refuserais sans aucun regret les bouquets de roses que vous madresserez, offrande dailleurs qui me fait penser à cette phrase du grand Victor « Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : Je vous offre des roses.", point damour dans ces roses là, juste un désir de luxure.
Je vous laisse repartir à vos butinages libertins, et je vais continuer grâce à vos enseignements, à entretenir la flamme de mon mariage.
Votre élève qui na plus besoin de vos leçons.
Elle versa sur sa missive pour sécher lencre une poudre au parfum de lavande, la glissa dans une enveloppe mauve, et calligraphia joliment le nom et ladresse du destinataire, et sempressa de la faire porter à lintéressé.
Ainsi se ferma la page de son aventure clandestine, elle redevint lépouse sage aux yeux des autres et se fit libertine seulement dans la chambre conjugale.
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