Cher Ulysse
je sens bien que tu m'échappes,et que l'instant du départ est imminent.J'ai pourtant tout essayé pour te retenir,allant jusqu'à m'avilir dans l'obscène,jusqu'à te promettre l'insenescence de notre amour.
Mais tu préfères désormais l'irrumation des embruns à nos étreintes houleuses.A nos navigations intimes ,tu choisis de chevaucher l'océan sur ton navire.
j'ai bien tenté de raviver tes ardeurs,de soulever ces tempetes nocturnes,qui nous rejetaient épuisés,insérés dans les bras l'un de l'autre,comme deux naufragés dans les sables du lit.
Mais le coeur n'y est plus,et ton esprit divague .Nos jeux concupiscents ne peuvent rivaliser avec ce désir irréfragable de larguer les amarres,et de hisser les voiles.
Je dois me résoudre ,la mort dans l'ame,à te quitter,consciente de ne pouvoir te soustraire au démon du voyage.
Il me restera tes disques ,obole dérisoire,piètre cholagogue qui ne saurait atténuer ma tristesse.
Quelques souvenirs de toi,et des traces sur ma peau,pendant que ton étrave éventre les vagues,et que le vent incurve ta voile.
Quand a venir avec toi,n'y compte pas:en bateau ,j'ai la gerbe,et ta croisière costa tu peux te la garder.Comme disait Totor:"il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleur sur la tete d'un cinquième étage,et vous disent "je vous offre des roses";
C'est un peu l'effet que me fait ton cadeau,la prochaine fois, contente toi de m'offrir un bouquet de roses au rez de chaussée.
Bon vent vieux mataf
Calypso
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