"L'homme que la maladie tient au lit arrive parfois à trouver qu'à l'ordinaire, il est malade de son emploi, de ses affaires ou de sa société, et que par eux, il a perdu toute connaissance de lui-même" (Nietzche - Humain trop humain).
Toute notre éducation occidentale, la culture dont nous sommes imprégnés a une fâcheuse tendance à bercer de l'illusion qu'avec de la volonté, du courage et de la "lucidité" (laquelle ?), tout allait bien se passer puisque l'esprit conscient garde le contrôle ultime de nos vies.
Et pourtant, certains ont choisi de retrouver un rythme méditatif où les activités suivent le reflet des heures s'écoulant du matin au soir, des bourrasques à l'arc en ciel. Ils s'aperçoivent que cette société de consommation l'est au-delà de ce que l'on peut imaginer. Nos loisirs volent tout simplement le temps de simplement être.
Nous sommes passés de l'esclavage du travail à l'esclavage du loisir. Sans être passéiste, le paysan d'antan, même au plus fort de son labeur, prenait le temps de contempler ses champs. L'hiver autorisait à ne rien faire. Mais ne rien faire ne veut pas dire être désoeuvré.
Il signifie un recentrage sur ce qui est primordial à chacun, à laisser les pensées s'épanouir, les plus fortes comme les plus simples.
Comment trouver ce temps précieux à la construction de soi-même alors que les temps libres sont souvent bien plus occupés que les heures de travail ? Ménage, courses, télévision, sport, vacances ...
L'attente, le moment libre dérangent manifestement. Qu'y aurait-il de si terrible à découvrir qu'il faille absolument ne plus laisser le temps à l'esprit de virevolter dans des méandres inexplorés ?
Et pourtant, cette disponibilité d'esprit, de temps permet l'imprévu, le Possible. Elle laisse toute sa place à la méditation, à la réflexion. Elle autorise enfin l'homme à accepter ce qu'il est vraiment, à sa place au sein de l'Univers, en dehors de toute doctrine ou philosophie.
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