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Adieu mon Amour ! par Botticella

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Mon tendre amour, Lis attentivement ce qui suit, ce sera la dernière missive que tu recevras de moi. Je suis consciente de la déchirure terrible que va provoquer cette rupture. Toutefois, je ne peux plus chevaucher cette impétuosité farouche qui fait de toi un amant fougueux sans être un amoureux transis. Cette ardeur infernale me laisse toujours sur ma faim, celle qui me dévore de l’intérieur lorsque je découvre à l’aurore, assoupi sur la couche, un homme qui ronfle, qui prend toute la place, me pique mes oreillers, me bouscule dans ses cauchemars, un Homo Erectus Sapiens Sapiens, inconstant, futile et lâche. Comprends-tu, j'en ai eu marre de patauger dans la mare, surtout " La Mare au Diable ". Pourtant, j'étais ton eau vive qui t'aimais à mourir, une eau claire, douce, fluide, lisse et complice. Hélas, cela n'a pas fait un pli. J'ai compris. Alors mon ciel s'est obscurci. Le sang noir des maux a jailli, envahissant la rivière limpide des mots de notre amour de jade. Écoute bien mon chant. L’heure est très grave Messire. Car lorsque la cire d’abeille veille, la femme devient merveille, vermeille, soleil et j’en passe. J’ai trouvé un moyen de me détacher de toi, toi, toi mon roi. Enfin cela c'était avant. Oui, avant l'orage qui gronde en moi, je peux même dire la tempête, la révolte. " Elle peut le dire." Merci Pierre Dac, j'attaque. J'attaque la côte avec un souffle extraordinairement régulier et confiant. Oui, l’abeille câline désormais lutine et butine. Parce que j’ai décidé d’arrêter la misère. Du nerf mon chéri, et surtout pas de guerre, pas de crise de nerfs. L’heure a sonné. Cela a saigné. Mais il faut oublier … oublier … oublier … Oui, je sais je répète. Mais je fais comme toi, mon amour. J’ai appris ce qu’est la manipulation, le lavage de cerveau. Au fait, as-tu un cerveau derrière tes yeux de chat sauvage ? Parce que le cerveau ne s’use que si l’on s’en sert. Oui, je sais, toi, toi mon roi, tu préfères sucer, en buvant du Sancerre. Mais c’est fini ! C’est en évoquant nos plus tendres souvenirs que le passé, petit à petit, quittera ma mémoire. Et je retrouve la gloire sans désespoir. J'étais ton eau vive. Alors, c’est avec des perles de sanglots dans la voix, que je couche ma pensée sur le papier mouillé de larmes et que je te crie : Adieu mon Amour ! Ah ! Dieu, tu m’en as tant et tant parlé, au cœur des nuits de feu où tu prenais ma main, la posant sur ton cœur. et me disant: " Tu es tout mon coeur ma chérie." Tu voulais secrètement ou inconsciemment que je me convertisse, que je me hisse vers ta spiritualité en prenant ton pied. Mais le c... sexué, sexuel, drapé de soie de Soi n’est pas vert, et je n’ai rien tissé de cet amour fragile aux fils bien trop cassants. Si je n’avais versé dignement mon obole pour cette église d’or, j’aurais été cette héroïne d’une nouvelle tragédie, tel le Christ, coupable mais innocente, maudite et crucifiée Mais toi, ô toi ! Toi, toi mon roi, toi mon toit de bois, d’eau et de sable, oui toi, encore toi, toujours toi … Je t’obsédais, tu m’envoûtas, déversant sur moi des flots de paroles tendres, que dis-je amoureuses, en tombant à mes pieds. Conquise après un an d’une cours digne d’un chevalier d’antan à la jolie figure, je me rendis, pieds et poings liés, prise au filet comme une pauvre carpe idiote, ou une musaraigne ligotée malgré moi, et non une magnifique reine, comme tu voulais me le faire croire. Ah! Croire. Croire et boire à la source du rêve jusqu'à la lie. Au fait, c'est plutôt de la ciguë que tu voulais m'ingurgiter. Pourtant j'étais ton eau vive. Au cours de ces longues heures, nostalgiques et poignantes, tu commenças par m’attendrir en tes plaintes, tes regrets, évoquant ta souffrance de tes paroles saintes, mais bénites par toi seul. Tiens, au fait, j’ai une petite fiole d’eau bénite que mes parents m’ont rapportée d'Égypte. Je m’en asperge un peu à chaque aurore bleuie pour me sentir en vie. Mais revenons à nos moutons, et je te confirme que le mouton ce ne sera jamais moi. Je n’ai pas envie de sentir le mouton. Ah ! Non. J’aime ce qui est fort, mais il y a des limites, sans les mites s’il-vous-plaît. Donc, - mais, où, et, donc, or, ni, car - A ce moment là c'est bien ce prénom d'Ornicar que tu arborais fièrement en face de moi, tes yeux dans mon regard; tu me faisais croire à un amour de fièvre plus vaste à chevaucher que les déserts sans fin où fument les sables d'ocre. Tu voulais que je gobe des couleuvres en me faisant croire à cet Amour fou intarissable et merveilleux, insérant des « Je t’aime comme un fou ma tendre chérie » à longueur de secondes, de minutes, de jours, de nuits, de semaines … Ah ! Dieu, quel paradis, plus bleu que les mers chaudes, pouvait être rival de cet amour fervent qui défiait le temps. Pourtant, au fond de ton instinct, tu étais ce félin hagard, concupiscent qui regardait mon cul puis espérait mon con, et sempiternellement tu répétais les mêmes mots fracassants et troublants. Sans expressions obscènes, tu savais m’attirer là où tu le voulais, tel un vampire assoiffé de sueur, de sève, de salive et de sang. Ô Dieu ! Quel jeu odieux. Par de fausses paroles, si mielleuses, si moelleuses, tu insérais des phrases gorgées de mille et une tendresses auxquelles je voulais croire. Et croire, c’est croire. Nul n’échappe à cela, dans la misère quotidienne, la solitude et la détresse, la croyance est bénie. Pourtant jamais, au grand jamais, je n'allais à confesse. Tiens, au fait, j’ai dénoué mes tresses. Oui, je préfère lâcher ma chevelure, ma lâcher, te lâcher. Un matin de printemps, le soleil rayonnait. Je suis partie l’âme légère vers la rivière des grives. En me penchant lentement vers l’eau apparut un mirage. Je fis un vœu et décidai d’entrer dans ce rêve pourpré. Il m’était impossible de revenir en arrière. Je voulais cet amour exaltant, magnifique romance aux éclats de diamant, hors de toute logique, de l’espace et du temps. Je deviendrais ta Reine de Saba, ta Shéhérazade aux pieds nus en ce songe étincelant, ce conte perlé dans lequel j’allais me métamorphoser en déesse glorifiée des Mille et Une Nuits. C'est à ce moment là que commença l'infernale ronde des sens, dans la plus fastueuse des indécences. Oui, même si cela n'avait aucun sens, nous étions dans l'essence, dans la transe, dans la danse charnelle ... " Alors, alors, alors, Zorro est arrivé, sans se presser, le grand Zorro, le beau Zorro ... " Ah! Dieu, pardonnez nos offenses ... Au bord des nuits profondes, je basculai doucement vers tes âpres exigences qui réclamaient la jouissance. Quelle errance vibratoire. Ah ! Le Dieu c’était toi, toi, toi mon roi, viril et tout puissant. Mais dansait un démon aux heures du couchant, pas si loin des Balkans. Entre Dieu et le diable, je me sentais conquise pour jouer les marquises infernales et lubriques. C’est logique. J’avais « Le Diable aux trousses » et sans gober les mouches, je voyais que montait cette chaude excitation qui rougissait tes yeux et dénudait ta chair, en un éclair. Ô mon Dieu ! Quel mystère m’attirait dans tes griffes, quand tu criais « J’te kiffe ». Il fallait que je trousse ma jupe longue de tulle, afin que tu aies l’œil sur mes courbes callipyges – mais je pige vite - cela en une seconde, avant que tu m’en…, avant que tu m’enlaces de ton adoration passionnelle et charnelle. Ô ciel ! Pardonnez-moi, mais ce vit ne voulait que je l’évite. J'étais ton eau vive, qui ne vivait que par toi, que pour toi. J'aurais fait n'importe quoi pour toi. Et toi tu devenais un homme aimant, aimant ma rose pourprée de sang. Et criant ton désir, tu me lançais si fort : - Ma Joconde de l’onde aux doux yeux, mon eau vive aux seins bleus, faites vite, je bande. Tu t’es toujours planté en ce qui concerne mes seins. Je te le dis et redis, ce sont mes yeux qui sont bleus. Mes seins, eux, sont blancs. Par contre, tu plantais bien, je l’avoue maintenant en rougissant. Oui, j’étais ton chou voluptueux, capiteux, pulpeux. Enfin bref, je te répondais de ma voix lascive : - Mon Sire, attendez. Vous aimez attenter à ma vertu occulte et faire tomber mes résistances. Mais je dois avant que vous alliez au cul, je dois pour rentrer dans la transe exubérante, je dois me farder, me coiffer, me parfumer de musc, de patchouli - c’est aphrodisiaque, oui, cela n’est pas une arnaque- , je dois enduire ma peau de lait d’aînesse, d’huile, de farine. Quelle cuisine, j’en ai plein les narines à chaque fois. Sans être geisha, vous m’aimez en poupée. - Vite, vite, vous me faites languir et mon vit m'échappe. J'évite cette trappe, que la mollesse ne me frappe ou je meurs. Je veux de la luxure obscène, une mise en scène de reine. Vous êtes mon satin, ma gitane langoureuse, mon eau vive, ma poupée de bohème au teint de porcelaine, à la chevelure d'or, aux yeux d'azur, aux seins laiteux et gonflés, aux reins d'albâtre rebondis et charnus. Je veux que votre écrin me brûle, qu'il soit d'une soie plus juteuse que mille et une huitres, dégoulinante fontaine suave de mes mille et une nuits. Je veux que tu me gaves d'infernales bacchanales, d'éhontée fornication dans ton adorable c.... Avec toi, je veux voir la lune, les étoiles et Pompéi en flammes renaître. Faites-vite ma divine, car je sens que ma pine s’échauffe et s’escagasse jusqu’au point d’en jouir. Je n’en peux plus d’attendre. Venez vite sur ma hampe. Alors je succombais et je glissais céans vers l’océan du stupre où brillaient les éclats de tes ardeurs voraces. Nous devenions deux corps éperdus de plaisir et, chevauchant Éros, nous plongions dans l’écume des jouissances suprêmes. Ô Dieu ! Quel bain de crème. Ô Dieu ! Quel doux péché que ces irrumations tellement jouissives pour ta vive libido teintée du jeu subtil de la domination. Mais lorsqu'on a un phallus de pur sang, c'est difficile pour la femelle qui a envie de vomir à chaque fois. Quel mâle, mais j'avais mal. et toi, tu t'en gaussais. Égoïste équilibriste des jeux de l'amour et du lézard. Après cela, j'étais totalement vidée, rétamée, et j'allais aux plumes, littéralement épuisée. " Mon truc en plumes ..." Non, cela c'était pour les séances suivantes, où il fallait que j'invente. Ah! Tu étais bien content d'être tombé sur une femelle créative. Mais quelque chose clochait. Non, pas mon chapeau. Tu le sais bien, puisque c'est toi qui a construit tout cela. C'est beau l'Amour. C'est beau de faire l'amour par Amour. " Tout est à Toi, tout est pour Toi, je suis à Toi, tu es à Moi, c'est tout pour Toi, l'Amour est roi ..." L'Amour ... L'Amour ... L'Amour ... " Je t'aime et je t'aimerai pour toujours, je t'aime plus que moi-même, je t'aime tellement ..." L'Amour ... L'Amour ... L'Amour ... Tu n'avais que ce mot à la bouche, au bord de tes lèvres assoiffées et gourmandes. Oui, c'est vrai que tu attendais que j'en redemande. J'aimais cela, je l'avoue, et j'étais ton eau vive. Mais un jour d'orage j'ai compris cette folie. J'ai traversé le labyrinthe et j'ai vu le fil d'Ariane qui était rompu. J'ai aussi découvert que le minotaure était dangereux. C'est beau les mythes. Non, je n'ai pas dit les mites. J'ai horreur de cela. Elles vous mangent la laine sur le dos. Que je me mette sur le dos, tu aimais bien aussi, pour te jeter sur moi, concupiscent, en me susurrant des poèmes obscènes à n'en plus finir. Quelle obole. N’étais-tu pas conscient en ces heures brûlantes de nos nuits incarnates où tu clouais mes nattes, que je t’aimais vraiment avec exaltation. ? Ô Dieu ! Quelles envolées et quelle insénescence d’un amour absolu, si pur et radieux. Il faut toujours aller à l’essence même des choses, des êtres et du jouir, même s’il y a indécence. Chaque nuit renouvelait son cargo de plaisirs, comme dans un harem. Je le voulais pour Nous et que nos cœurs se collent pour leur éternité. J'étais vraiment accro et totalement bluffée. Et toi, quel pot de colle, tu titillais sans fin l’aréole de mes seins et tu plaquais tes mains contre mes reins en feu. Longtemps je n'y ai vu que du feu, parce que je voulais que ce soit ainsi. Ainsi soit-il ! Ô mon Dieu ! Aidez-moi. " Et moi et moi et moi " je ne savais plus à quels saints me vouer et toute lucidité semblait s’être envolée de mon horizon d'amoureuse passionnée. J’étais ivre, j’étais folle, j’étais aveugle, hélas , de croire en cette foi, en cette soif d’aimer, cette faim inextinguible d’aimer jusqu’à la mort. J'étais ton eau vive, ta source intarissable, ta rivière sans diamant, ton fleuve impétueux, ton ondine énamourée. Tu adorais me voir nue, me baignant dans les eaux ravageuses de l'espoir. J'étais ton eau vive et je t'aimais. Ta voix douce me berçait: " Je t'aime à mourir " C'était pour te nourrir, pour affûter ce désir qui ruminait en toi, pour faire fleurir tes fantasmes avec une fleur trop tendre, les vivre sans risque et sans remords, sans investir ton coeur. Comment peut-on aimer sans aimer ? Ce que tu proclamais haut et fort, sans détour, était une fausse obole destinée à tromper toute ma lucidité. Tu détournais mon âme, tu capturais mon coeur, sans scrupules et sans peur. Tes longues litanies cholagogues me faisaient l’effet d’une prière, interminable incantation comme l’on prie le messie. Mais tu n’étais qu’une ombre dans ce temple factice, colosse aux pieds d’argile. En faux prophète, vulgaire, tu voulais me faire braire, monter au septième ciel. Cette purification était une injonction de rejoindre le divin au sommet de l’extase. Sous ton emprise, j’ai eu des vertiges étranges où je voyais les anges et les âmes danser. J’étais en proie à des troubles intenses, des illuminations, d’obscènes visions où je voyais des scènes d’orgie et des irrumations suivies d’extrêmes-onctions. Ma vie spirituelle se collait au charnel avec frénésie. C’était extravagant, délirant, diabolique. Étais-tu donc Satan ? Maintenant j'ai mal aux dents. Tu ne voulais jamais que le désir nous quitte, toi le prince lubrique, imaginant toujours des scénarios bizarres, me fourrageant dardard de ton dard acéré. Tu voulais plus de vice, me vissant au délice du plus hot des supplices. Les cuisses bien écartées comme une louve soumise, sans chemise et sans pantalon, j’étais à ta merci, mais je tremblais d’ivresse. Tu m’adorais en tresses. Ah ! Ces moments étaient fous, quand tu m’enchaînais nue, concupiscent, mais pourtant bien conscient. Tu irradiais de force obscure dans la lumière, tes burnes à l'air. Misère, car tu étais jaloux, et parfois tu lançais d'affreux cris de hiboux. Oui, c’est toujours un X à hibou, c’est comme genou, caillou … etc … Enfin tu sais bien maintenant. Toi tu étais mon loup, moi j’étais ton joujou, ton chou, tu tombais à mes genoux. C’était vraiment une vraie histoire de fous. J'étais ta pure eau vive, cette slave qui danse quand le silence est bleu, bohémienne de l'instant, saltimbanque qui chante ou tzigane exaltée de tes heures embrasées. Tu aimais cette passion qui gouverne mon coeur, mes sens et ma pensée. Tu aimais dévorer ma tendresse sensible, mon allure tragédienne, mon regard trop perdu, mes songes très profonds. Tu attendais mon rêve. Je te donnais mon être, entier, sans rechigner. En ces instants poudrés je n'existais que tienne. Je me voulais à toi, pour toi, tout contre toi, pour la vie éternelle. Je voulais que mon âme soit collée à la tienne et s'élance vers le ciel pour garder la lumière. J'étais ta prisonnière, mais fière de te combler et de t'appartenir. Ces bouffées délirantes plongeant dans l’irréel ligotèrent la conscience de fausses certitudes, cette preuve irréfragable d’un ailleurs qui frissonne au-delà de nos yeux. Je voyais des étoiles au bord de ton regard embué de hasard. Mais aujourd’hui je sais, je sais, je sais … J'ai dansé sur le vide. Tu ne pouvais donner cet amour tant cité. Tes mots sonnant le faux, j'ai compris que la vie parfois est trop cruelle, et que " sonne le glas" pour les coeurs torturés. Alors j'ai pensé fort que les roses fanées sont bien tristes pour nos âmes et qu'il faut les jeter. Et aujourd'hui je sais que Victor a raison qu' « Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d’un cinquième étage et qui vous disent : Je vous offre des roses. ». J'ai pensé que ces gens sont sournois et très vides, qu'ils sont incapables d'aimer parce qu'ils n'aiment qu'eux-mêmes dans le reflet de l'autre. Le miroir s'est brisé, me blessant quelque peu, ne laissant que les gouttes de mon sang qui coulait. J'ai pleuré, j'ai hurlé, j'ai sangloté longtemps. J'ai roulé tout en bas, vers les fossés poisseux. J'étais agonisante, louve déchue, étranglée. Je ne pouvais lâcher cette douleur pour ne pas perdre la mémoire, mémoire de ce qui fut et qui a disparu. Je ne pouvais renoncer à l'amour, à cet amour si beau, puisqu'il était moi-même. Renier un amour c'est se tuer soi-même. Je ne voulais pas devenir l'eau vive transparente qui ne coule pour personne et qui glisse sur la roche froide et insensible des heures. Je ne voulais pas ne plus exister, sans tes yeux sur mon coeur. Je ne voulais pas mourir de Toi, ni tuer cet amour. Aimer c'est rester vivant. Puis tout s'est arrêté. L'évidence a gagné, non sans que la blessure suinte encore de souffrance. J'ai enfin accepté. En perçant le mystère, le pus s'est écoulé. J’ai déchiré le voile. Est alors apparue toute cette duperie que tu as façonnée pour mieux me convoiter, me dompter, me lier, me chevaucher, me ligoter, me torturer, me soumettre en maître. Tu as volé mon âme, ô flamme sacrée ! Tu as rompu la magie de ces heures flamboyantes, fantastiques et fantasques en retirant tes masques. Patatrac ! J'ai glissé toute en vrac dans le hamac, plus d'estomac. J'étais livide et vide, décomposée, meurtrie. Comme des coups de poignard, des vagues émotionnelles appuyaient sur mon coeur, provoquant des douleurs aiguës insupportables. Il a cru exploser. Maintenant tout est calme. J'ai seulement mal aux pieds, mais je reprends mon pied. J'ai peut-être gagné. La vie aime la vie et reprend son instinct. Mais jamais, et cela je te le dis, jamais tu n’as réellement réussi à m’apprivoiser. Mon instinct est tenace et j’ai senti monter en moi la résistance face à cette imposture. Et même si cela est dur à entendre, je te colle au mur. Tu es suffisamment mûr pour l’entendre, tu n'est plus un gamin en quête de grandir. Attention, je vais mugir, rugir, te griffer, te mordre, te ligoter, te ... te ... Car je suis une tigresse. Attention à tes fesses et ne dis plus: « Ma tendre chérie, ma poupée, je t’aime comme un fou. Tu me manques et je souffre de ton absence. Je t’aime tellement ». Je ne suis plus celle que tu voyais, celle que tu croyais, celle que tu voulais en selle, ni pucelle. ni même celle qui jouait du violoncelle. Non, il ne faut pas abuser. Prenez garde Messire, je manie subtilement l’épée. Rengaine ton épée dans le fourreau charnel, et lâche un peu mes ailes. Ah ! Ce manque abyssin est terrifiant. Ce manque qui ronge le moi, le toi, le soi, le ça, merci papa Freud.. Le manque de toi, ton manque de moi, ce manque de Nous, ce manque de tout ... Il y a de quoi devenir fou. Ah ! Non, je n’en veux plus. Il pleut et je m’en fiche sévère. " Il pleut, il pleut bergère, garde tes blancs moutons ". Non, non pas de moutons et tout cela est déjà du naguère. Lisez un peu Voltaire. Pour moi. plus d’étreintes, plus d’émoi. Je me retrouve avec Moi. Et toi, et toi, et toi ? … Je m’en fiche, je m'en contrefiche. Et je te le dis, je te le crie, ne me joue plus la scène du quinze, celle où Don Juan, l’obscène, se tourne concupiscent vers sa belle romaine. Ne pleure plus sous mon balcon, Néron, en geignant que tu es toujours dur quand tu me vois, là où s’échauffe le gland, - oui, je sais ce n’est pas marrant - . Ne viens pas pleurnicher que ton cerveau explose et se noie sans mes bras. Ah! Ah! Ah!. Mais où va se nicher ta niaiserie. Je ne rie plus, même si j'adore le riz au poisson. Et ne me parle plus de mon c.., avec ce ton concupiscent. Oui, je sais bien que tu ne veux pas coucher avec des thons. Mais dis-moi, le respect de la femme, tu connais ? Quant à moi, arrête de me prendre pour une oie. Tu ne tripoteras plus ni mon bec, ni ma croupe, ni mon buste de nacre. Arrête le massacre et disparais céans. Du vent. J’ai besoin d’oxygène Eugène. Ah ! Dieu, je ne crois plus au miracle. Et sache que jamais, au grand jamais, je ne te pardonnerai cette immense mascarade. Je pars pour la rade de Brest rejoindre les camarades. Et bien oui, j’ai de vrais camarades qui portent les flambeaux de ma liberté, de mes désirs, de ma révolte et de mes rêves. Ils sont conscients de la réalité intrinsèque de mon être qui veut le fol amour, celui qui brille toujours. J'y vais par le train. Et toi pars au triple galop, au trot, à pieds, à genoux, en marchant, en courant, en nageant, en rampant, en titubant ou en sautant tout ce qui bouge… Mais pars, pars loin de moi. C’est fini, foi d’infini. Oui, oui, oui. La Renaissance est une passion. Je vis. Je vis. Je vis. Je suis une eau vive. Et puis je voulais te dire aussi. Derrière cet artifice qui a brûlé mes fesses, je vois un Dom Juan vide et froid, sans coeur et sans âme, un homme qui aime seulement aimer et parodie l’amour. Je vois un Don Juan sans foi, ni loi, dont l’amour n’est rien d’autre qu’un blasphème grandiose, qui fait l’amour en écoutant Berlioz et en mangeant des roses. Je vois un Don Juan qui a joué avec mon cœur, mon cœur de beurre qui aimait ce coeur vide, mais qui déteste l’œil de bœuf au beurre blanc. Toi tu n’as pas de cœur, ou il est en saindoux et il fond au soleil. Sous le soleil exactement … Ah ! Oui, s’en vont les grands, les géants, les militants, les percutants, les Adams sans Eve, les amants avec des dents. Ecoute-moi encore. Ouvre tout grand tes jolies feuilles de réception des mots. Oui, j’ai bientôt fini. Je vois un Don Juan, un vil séducteur qui n'est pas de la ville, un campagnard bizarre qui a joué toutes les scènes obscènes de cette comédie grotesque. Il miaule derrière son masque simiesque. Il a des bandaisons sans oreillons, qui transpercent les pantalons, atteignant les jupons, les Manon, les gamelles et les bidons. Mais la représentation est terminée et il n'y aura plus de nouvelle saison théâtrale. Le théâtre a fait faillite. Et ton opéra de quatre sous, tes chants de mécréant sont sans horizon, sans nom, sans fond, sans frisson, sans balcon, sans pompon, sans soupir, sans pont, sans Pont des Soupirs … Car où Don Juan passe, Venise trépasse. Pom … Pom … Pom …. Pom … C’est la lutte finale mon gars. Raz-de-marée, raz la touffe, tu m'étouffes. La caravane passe, les chats aboient, les cigognes miaulent. Tu n’entends pas " les soldats dans la plaine " ? Ah ! Non. Ne viens plus geindre à ma porte. Tu te casseras le nez et cela ne m’importe. Plus jamais, plus jamais, de cette marmelade aux grains de sable assaisonnée de piment salé je ne mangerai. Et ne me montre plus cette tête enfarinée. Tu es incapable d'aimer, sauf le saucisson à l'ail de chez Alfred. Elle est raide celle-là. Ah! mais désolée si ta tige est raide et te fait mal, elle sera raide sans moi. Ne me fais plus le coup de la sensualité effrénée. La mienne je la garde pour, désormais ... Cela ne te regarde pas. Alléluia ! « Et je m’en vais au vent mauvais. » où Verlaine a échoué ... Oui, j'ai eu la haine, mais c'est fini. Oui, je t'ai aimé, mais c'est fini. Je te l'ai déjà dit mille et une fois et ne me dédis jamais, foi de Shéhérazade. Non, je déconne là. Mais ce qui est certain c'est que j'en ai ma dose. Je veux des roses, des roses avec des épines en caoutchouc, des roses vertes, des violettes, des noires, des roses, des vraies. Oui, elles existent, vendues par gerbes de dix, de cinquante, de cent, de mille. Avant que je ne gerbe encore, je me vide le coeur. Oui, toi je sais bien que c'est surtout les couilles que tu dois vider. Et bien, ce sera sans moi. Je pars. Fini les brumes, les nuages, les volages, les mirages, les ravages. Fini les nuits à attendre que tu arroses la rose sans épines. C'était pourtant bon pour ta pine. Je pars. A moi les dunes, la lune, les mages, les images, l'Amour qui fume avec un gigantesque AAAAAAAAAAAAAAA Oui, j'ai trouvé mon Edmond Dantes, romantique, amoureux, tendre, aimant, passionné, authentique, sincère, attentionné, sensuel, charmant, prince, intelligent, cultivé, avec un nez, une bouche, deux mains, deux yeux ( magnifiques ), deux jambes ( longues ), un torse protecteur, des bras puissants ( et pas que cela), un corps de rêve, un coeur immense, une âme merveilleuse qui m'aime ... Je la mettrai en veilleuse quand j'aurai décidé. Je pars. Je pars au soleil, merveille vermeille. Je suis devenue une abeille, et je vole et je vole ... Et ce soir, dans le noir, il y a un loir, mais loin de la Loire je veux crier – Non, pas ton nom, tu rêves! -. Je veux crier à cette fausse moitié ( oui toi) qui m’a hantée: Ô Dieu ! Don Juan est odieux Il a commis l’irréparable Si concupiscent dans l’étable Vide dans son cœur Nu dans sa vie En son ardeur Se gonfle son vit Crime de lèse majesté De lèche mes fesses ma beauté De gestes obscènes de râles de cris Chanson de gestes mal léchée Il a niqué niqué niqué Sans jamais aimer non jamais Vite il faut fuir Ne plus revenir Près de ses bras Alléluia ! Adieu ô mon Amour Je te quitte pour toujours Ma chair tu as percée Mon sang tu as brûlé Mon coeur tu as tué Tu es l’homme damné. Pom … Pom … Pom … Pom … Depuis ce jour de l’An de Grâce 16 … Je mange des pommes des pommes des pommes en me baignant nue dans la fontaine des jours heureux … Signé: Eau Vive Botticella

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