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Un temps fou par Misty44

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“Who could mistake that smile!” J’en ai rêvé, c’est arrivé. L’autre nuit, j’ai rêvé de mon amour irlandais, c’était mon orange de mai 68 sur le sol anglais. J’ai rêvé de cet homme Irlandais, disparu dans le vent, disparu dans le temps. Il était là, à portée de main et je ne le savais pas. Mon mai 68 se passait à Londres, j’y étais pour une année en tant qu’Assistante de Français dans un lycée de garçons. J’avais 24 ans Il s’était passé un phénomène étrange au sujet de cet homme, un peu, (vous allez rire, moi qui ne suis pas croyante …) comme « l’annonce faite à Marie »… ! Dans la salle des profs de ce lycée, j’entendais souvent parler d’un certain Paddy, dont tout le monde semblait avoir un excellent souvenir. Il avait été prof de Français dans le lycée où j’étais, avant d’exercer dans le lycée de filles voisin. Les anecdotes sur lui en faisaient une sorte de légende et il y apparaissait comme un excellent pédagogue et un joyeux luron très populaire auprès des élèves et de ses collègues. Malgré moi, j’avais hâte de le connaître. Et un jour, je suis allée faire un remplacement dans le lycée de filles et je l’ai rencontré pour travailler avec lui. Surprise de le voir si jeune, il avait 30 ans. Immédiatement, un je-ne-sais-quoi entre nous. Dans le regard. Dans le sourire. Il montait une pièce de théâtre avec ses élèves, du Molière ou du Marivaux, et il avait besoin de mon aide pour les faire répéter. J’étais impressionnée par son travail et je le lui ai dit. Il m’invitait souvent après les répétitions dans un pub et nous parlions, parlions… Je savais déjà, par le prof de Français de mon lycée, qu’il était marié et père de quatre enfants, je savais cela et donc….j’y allais pianissimo avec lui… Et puis, un soir, je m’en souviens comme si c’était hier, nous allions à ce pub avec ma 2CV et il pleuvait des cordes. Nous avons donc attendu que la pluie se calme pour sortir de la voiture et soudain….il m’a embrassée…longuement, tendrement, fougueusement. Je ne m’y attendais pas du tout. Par la suite, il vint chez moi, j’avais un studio. Nous ne faisions que nous embrasser longuement et parler, on se racontait nos vies. Je lui parlais de mes nombreuses aventures, il me parlait de son passé, de ses passions et de ses ambitions. Nos moments rien qu’à nous étaient toujours trop courts mais extrêmement intenses… Je fis la connaissance de sa famille. Sa femme, qui était Française, était charmante, plus que cela, elle avait du charme. C’est en la regardant, en la voyant regarder Paddy que j’ai ressenti les premières brûlures. J’allais chez eux très souvent, je faisais parfois la baby-sitter. J’étais morte de jalousie quand ils revenaient de leurs soirées à deux, joyeux. Ils formaient un couple très uni, apparemment. Je devins de plus en plus amoureuse de Paddy, je le lui disais, lui me disait qu’il ne pouvait pas me dire qu’il m’aimait car il aimait sa femme. Il passait me voir presque tous les soirs avant de rentrer chez lui. Je voulais faire l’amour avec lui, il disait qu’il en avait envie, mais qu’il ne voulait pas. Je finis par le convaincre plusieurs fois, mais ce ne fut pas une réussite, il n’avait pas fait ce choix. Nous avons continué à travailler ensemble et à nous voir jusqu’à la fin de mon séjour et je suis revenue en France. C’était la fin de mon contrat. Je l’ai revu une fois, 3 ans après, il était venu à Paris pour un nouveau job. J’étais mariée et maman de ma première fille. Et je suis allée avec Paddy dans sa chambre de bébé pour qu’il la voie. Paddy m’a prise dans ses bras….mais je ne me suis pas laissée embrasser. Ce n’était plus le moment, ce n’était plus notre temps à nous. Je repensais parfois, le cœur battant, à ce temps d’avant … Après ce rêve aussi précis de lui, l’autre nuit, il me fallait y voir un signe qui me demandait d’agir pour le retrouver, pour savoir s’il était toujours vivant. Je me suis adressée à mon habituelle agence de recherche maison et ce fut l’affaire de quelques heures pour le retrouver. Quelques heures après 40 ans de presqu’oubli. Des tonnes d’informations sur lui, sur sa brillante carrière internationale. Et … son adresse mail… Je suis timide, mais je me soigne... en fonçant, je lui ai donc envoyé un bref courrier avec ma photo, sans trop d’illusion. Et….ta-laaaaa ! “Who could mistake that smile! Formidable de te revoir après tant d'années. En un mot j'existe, je vis en France près de Fontainebleau, j'ai une deuxième famille (deux filles de 14 et 17 ans) et j'aimerais un jour te revoir et faire la connaissance de ta famille. Où habitez-vous en Bretagne? Je t'embrasse. Paddy » (Réponse accompagnée d’une photo de lui et de sa nouvelle famille, ainsi que de son téléphone) Je l’ai appelé aussitôt, j’ai retrouvé intacts sa voix, son rire, sa gentillesse, j’ai cru même sentir le Vétiver de sa peau… J’ai 68 ans, il en a 73…mais il ne les fait pas…. moi … je ne sais pas ??? Le reverrai-je ?.... je ne sais pas. Ces émotions sont-elles ridicules ?.... je ne sais pas. C’est une belle histoire ?... de ça je suis sûre, en tout cas.

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