Le maître et le cancre
Il en qualifiait trop souvent mon voisin de classe
ne se doutant certainement pas que, pour ma part,
jattachai déjà toute importance à certains termes incongrus.*
Comment ne point penser quen linvectivant dun tel postillon*
celui-ci ne sappoltronne* de fait devant ce mascaret*
dune telle impertinente arrogance ?
Il vous était très facile de dire « quun enfant mal élevé ne rote pas la bouche pleine »*
alors que dans un même temps cest vous, piètre représentant de cette prestigieuse institution,
qui nous demandait de porter pour pitance de lavoine à cette âme juvénile.
Nest il pas devenu un cacochyme* vieillard pour navoir su enfiler
à temps une camisole* faute de pouvoir fuir vos outrances ?
Vos mots nous étaient parfois inconnus*,
peut être plus souvent pour lui, mon pareil, dailleurs et alors !
Je ne lai jamais revu mais je sais quil a réussi dans la vie car tous nous réussissons.
Jai presque osé dire que je navais pas la même opinion de vous mais ne me permettrais,
vous qui mencensiez pour déjà faire taire ma rébellion
.
Désolé, bien que ne maitrisant pas encore très bien mes maux
,
Javais envie de parler de lui avant que nous ne le rejoignons là-haut
sur le banc de lécole ou lécoute et la compréhension auront remplacé la domination*.
Chez nous, en bas, ne mettons pas à mal linnocence des curs purs.
Je préférerai maître vous parler sur un autre ton et dire
que je me souviens dun grand saltimbanque au bonnet rayé de jaune
qui restera dans ma mémoire et que daucun très certainement appellent « le magicien »
Désolé que vous nayez appréhendé ce quétait votre rôle*
qui, pour ny avoir réfléchi, vous a dailleurs valu exclusion.
Je ne vais pas jouer les philanthropes*
je ne suis quun homme
.
Cypou le 19/05/2012
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