Un bien modeste hommage au sublime texte de Jean Genet
Sur mon cou, ce précieux triangle qui palpite
J'y porte ma main, oui je suis vivant
Point de ciseau sur mon col
Point de combat entre la lame et moi. Et la prière impossible de revenir en arrière
Nul besoin de faire fleurir les étoiles quand on regarde le soleil dans les yeux.
Et la terre n'en peut plus de recueillir l'ultime semence
Pas de corbeille, la tête n'est pas un fruit qu'on détache de son tronc comme la pomme de l'arbre.
Sur mon cou, le souffle rauque des cigarettes que je fumerais encore et encore.
Parle-moi encore d'amour, mon amour puisque la lame ne hachera plus mes mots.
Parle-moi encore, la lame s'est faite barreaux, raconte-moi encore le ciel, le vent, je reste vivant.
Dans ton beau regard, je n'oublierais jamais que de condamné à mort, je suis condamné à vie.
Et le panier ne recueillera désormais plus que des fruits.
D'aube en aube, s'éloigne la honte d'avoir été complice de la lame qui ne trouve de beauté que dans la rouille
D'aube en aube, la terre ne boira plus que la pluie, oubliera les semences de terreur qu'une justice lui déversa au nom d'une justice aujourd'hui révolue.
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