J'ai le sourire figé sur la pellicule
Voilà mon paraître.
J'ai au milieu de ma poitrine une oppression
Voilà mon mal être,
Tassée dans mon fauteuil j'essaye en vain
d'avancer dans la jungle des mal en point,
Je compose des dossiers étalant ma vie
Décrivant par mon écriture abimée
Quelques difficultés d'être
Demandant du matériel pour essayer d'y pallier
Je dois demander au grand conseil de la tribu
De bien vouloir sortir quelques deniers réserver à ses membres
Après argumentation faite par les grands sages médecins
De ce que pour mon quotidien il devient indispensable!
Après plus d'une année les réponses sont données,
A moi de faire équiper ma voiture les sages financent;
La salle de bains devra être faite, reste plus qu'a attendre le plombier!
Après cette longue attende je vois une lumière,
Je vais devenir indépendante, il ne me manque plus que les roues
De mon fauteuils , des roues à propulsion pour avancer sans me casser le dos,
Mais les sages doivent par deux fois se réunir,
Ils ne veulent pas faire un travail non réfléchit
Et ils s'indignent de cette demande de roues
Pourquoi faire elle à déjà un fauteuil électrique.
Mais elle n'a pas cela, elle a un appareil de rééducation,
Permettant une verticalisation seule, pour que le corps n'oublie pas
Ce qu'est de se tenir debout!
Que nenni ils savent eux, c'est pareil, décidément
Cette personne elle veut avoir beaucoup de choses
Des idées de lux et bien on refuse,
les roues, et de finir de financer la voiture et toc !
Mais vous membres de la commission des sages
Avez vous eu l'idée de regarder que ce sont deux utilisations différentes
Qu'un appareillage de mon fauteuil m'ouvre à une plus grande l'autonomie
Qu'avec mon bras de voiture cela forme la combinaison liberté de mes déplacements
Avez vous pensé à demander aux processionnels qui m'ont prescrits ce matériel,
la différence et l'obligation d'en avoir l'usage?
Avez vous juste pensé à me demander à moi, la personne dont le quotidien est un combat
Mon besoin avant de trancher sans savoir mes douleurs
Alors au delà du non financement de mes aides techniques,
Au delà de mes pleurs et de mes doutes sur la nécessité de ce combat
Au delà de mon envie immense de jeter l'éponge et d'arrêter tout
Au delà de mes illusions perdues d'arriver à me vivre seule
Au delà de mes espoirs que j'enfouis sous ma couette
Je me pose juste une question ?
De quel droit des humains sans idée des souffrances quotidiennes que j'endure
Peuvent en trois mots m'envoyer au fond du puits!
C'est fini je n'ai plus envie de me battre,
Il y a trop de barrières et je n'ai plus la force de les sauter,
Puisque ma liberté dépends de grattes papiers
Je vois que le combat n'est pas à égalité
Je vais me cacher, ne plus me montrer
Puisque leur décision me met encore plus en marge de la société !
Agnès
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