Dans la nuit claire de cette fin de journée je respire enfin les embruns de la plage des vacances de mon enfance.
Il semble que les étoiles se sont allumées une à une comme pour saluer mon retour.
Adolescente, je venais ici chaque matin et chaque soir de l'été humer les vapeurs iodées, bercée par le rythme apaisant du rivage.
A jamais croyais-je alors, à jamais je resterai sensible à ce souvenir de clarté et de douceur que je ressentais plus fort alors que le moment du départ approchait.
Je ne me trompais pas.
Cette sensation un peu magique, chaque année je lemportais avec moi. Je réussissais à la garder intimement encore quelques mois comme pour narguer la grisaille de mon univers parisien de rentrée.
Tant de fois jai fait ce rêve inaccessible : demeurer toute une année scolaire auprès de ma plage juste pour en découvrir les différents tableaux au fil des saisons.
Le ciel est si pur ce soir
Je nen reviens pas ! Tous mes souvenirs sont là, intacts malgré tant dannées passées depuis ladieu à cette langue de sable et de turquoise.
Au loin croise un bateau transatlantique et les larmes me montent aux yeux.
Je me souviens, plus jeune déjà jaimais observer au large les paquebots.
Je me voyais embarquer à bord dun de ces beaux bâtiments vers des contrées inconnues et colorées.
Jétais encore si enfant et pourtant tellement remplie de cet appel vers la mer, vers linconnu, vers lhorizon fascinant.
Il y a le bruit du ressac qui maintenant se fait plus pressant et cette fraîcheur soudain sur mon visage.
Jimagine que la mer insiste, me convie avec force
La terre se dérobe sous mes pieds, je suis prête à me laisser glisser, emporter
E.
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