En vous promenant dans une pinède, si vous levez votre regard vers la cime des arbres, vous remarquerez un phénomène étrange. Vous verrez que les branches sont séparées par des espaces, comme des ruelles sinueuses, formant un curieux puzzle.
Cela sappelle la « Crown shyness », la timidité des cimes.*
Jétais allongée à lombre des pins parasols, le soleil était brûlant et mes rêves vagabondaient vers toi.
Jobservais cette curieuse canopée, faite de pleins et de déliés, dombre et de lumière, ces espaces entre les branches, comme des deltas multiples bordés de sables verts se jetant dans une mer dazur.
Ainsi je voyais notre amitié.
Toi et moi, ensemble mais séparés.
Proches mais respectant une distance.
Une distance pour respirer.
Une proximité pour se voir, pour sentendre.
Aussi grands et forts lun que lautre,
mais parfois avec des instants de faiblesse,
suivant le temps, suivant les saisons.
Lépaule de lautre toujours tout près.
Tantôt le vent est doux, nous nous frôlons, nous rions de nos caresses.
Tantôt le ciel sassombrit, cest la tempête, elle nous secoue jusquà lâme.
Quand tout est calme, jamais on ne sennuie,
on papote, on se fait des confidences.
Des confidences de plus en plus intimes
Mais chut, reprenons nos distances
* photo dans ma galerie
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