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'Le gonflement des pensées qu'elle provoque par La Loba

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Les premières mesures d’un tango lent, d'un chant tzigane ou bien d’ un concerto, et le rideau impatient va se lever sur ce lieu clos, plongé dans une ombre propice. Bien sûr, ce pourrait aussi se passer dehors, en pleine lumière...mais c’est sa chambre, qui m’accueille aujourd’hui, pour une scène unique, pour un moment de pur miracle. J’ai beau le savoir déjà, l’avoir vu et revu, le connaître par cœur, ce spectacle est toujours et encore une première fois. Aucune révélation à attendre pourtant, aucune énigme, aucun mystère ...Et pourtant, la magie déjà opère. C’est maintenant. Chut... Juste du regard. C'est là ... Intérieur nuit. Une femme est en train de se déshabiller. J’ai beau savoir....c’est toujours la même émotion. L’éternelle fascination. Et ce trouble qui monte en moi m’entraine et me ramène obstinément à la même source. Mais pour le moment, elle se tient là, debout, devant mes yeux fiévreux d' incurable voyeur. Pourtant mon regard est neuf, et ce qu’il regarde c’est la simple poésie de ce corps livré bientôt nu dans l’ombre et le secret. Cadeau princier. C’est une toile qu’elle peint pour moi seul, chacun de ses gestes, souples et gracieux, comme un pinceau en dégradé de couleurs tendres. L’arc de ma curiosité insatiable se tend à travers l’espace qui me sépare de sa peau. Comme en lévitation, je me rapproche... J’ai beau savoir. Rien à faire. Mon appétit intact n'est jamais assouvi. Et moi, jamais lassé, j’y reviens chaque fois, croyant avoir tout oublié, ayant tout oublié, et pourtant j’y reviens. Je veux voir et revoir et revoir encore. Je ne sais pas ce que je cherche mais je crois le trouver là, justement, dans cette blancheur soudaine de son corps dévoilé, dans la fragilité manifeste de ses poignets, de ses chevilles, dans la cambrure maladroite de ses reins tendus. Petite, elle se trouve petite. Trop grosse aussi. Parfois trop rousse, pas assez fine, pas assez belle. Elle se croit laide. Trop de ventre ici, trop maigre là, et ces plis et ces erreurs de la nature distraite. Ces défauts justement me subjuguent et attirent ma main, indifférente aux faiblesses, qui recueille, en silence et dans ce paysage de dunes magnifique, des indices de trésors et de volupté infinie. L’effleurement d’abord du regard puis du doigt sur la courbe de sa hanche, le long du bras, le velouté de pêche de sa joue, l’élasticité de sa bouche, le mouillé de sa langue, son souffle, le sien, à elle, que je reconnaitrais entre mille....... Autour de nous, tout s’estompe, et disparait, la commode, l’armoire, le tapis, les objets, le lit même, tout fout le camp, Chagall vient à la rescousse et redessine l’espace, il me donne à voir au plafond de la chambre une mariée sans sa robe en train de s’envoler ! EDERLEZI http://youtu.be/bStwaOGxy_Q

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