Lorsquon exerce un métier initialement réservé aux hommes, que lon fait des études dans les années 80 dans une école où une décennie avant les femmes ny étaient pas représentées, on peut légitimement se dire que la société a évolué.
Quand nous ne rions plus sous cape parce quun homme est secrétaire, baby-sitter, aide ménager, hôte daccueil, hôte de lair, assistant maternel
etc , cest que notre société a encore évolué. Les métiers nont plus forcément et immuablement de genre.
Même si il reste quand même du chemin à faire, car dans la pratique, il est difficile datteindre toujours léquilibre que la philosophie de la déclaration des droits de lhomme et du citoyen , du préambule de la constitution affirment.
D: Art 6 Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
C : La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de lhomme.
Dabord parce que la culture de chacun nintègre pas forcément ces principes, par ignorance ou par refus simple dun autre ordre que celui quils ont assimilé, et ensuite parce que les préjugés collectifs perdurent . Même certaines femmes intègrent et transmettent encore à tort une forme de place de genre à leur descendance.
Dans les campagnes, rien quau 20ème siècle, les mentalités masculines restaient ancrées sur les traditions. En Dordogne , enfant, dans les années 70 jétais témoin de la place des grand mères et mères servant les pères et les fils sans avoir le droit de sasseoir à table. Témoin distante , à travers les portes des maisons du village familial ouvertes sur la place.
En deuxième lieu , parce que ce nest pas en deux ou trois générations que certains concepts sassimilent. Et de toute manière, il restera toujours des groupes pour penser les rôles dans les pratiques autrement que ce que les principes du vivre ensemble affirment. Si les travailleurs étaient des citoyens égaux en droit à leurs patrons, ils seraient autant décideurs queux pour la pérennité de leur entreprise.
Pour revenir aux femmes, je narrive pas à oublier certains bagages qui inconsciemment leur ont été transmis suivant leur milieu dorigine.
Que lon naisse dans une famille cultivée et progressiste ou que lon naisse dans un milieu plus frustre, les préjugés ne seront pas gérés de la même manière.
Cest donc bien sur ces multiples nuances et différences denvironnement et de rencontres , car des rencontres peuvent déclencher des ouvertures, que reposent les multiples pratiques et manière de voir la société et la place du rôle de tous .
Les schémas peuvent se reconduire dans les représentations dordre privé, et évoluer dans la sphère publique.
Ce que je pense aujourdhui, tout bien considéré, cest quune fille ou un garçon, au moment dadvenir à létat responsable se devrait davoir eu la reconnaissance de ses désirs singuliers dévoluer sur le chemin de son choix. Mais partant du principe que lon se construit aussi en fonction de son environnement familial, le choix est il toujours possible ? Les parents ont-ils toujours le recul nécessaire pour faire reposer leur éducation suivant cette idée? Il faut tout à la fois la possibilité dencadrer sans formater, et de libérer les expériences sans laisser tomber le soutien bienveillant.
Ce ne sera jamais la réalité. Ce sera toujours plus compliqué. Car tout un chacun, évolue dans un environnement avec les armes quil reçoit, ou celles qui lui manquent.
Donc rien nest simple.
En tant que femme, jadmire celles qui ouvrent leur singularité en respectant celles des autres, hommes ou enfants. Elles existent. Jadmire les femmes qui réfléchissent, qui se posent des questions, qui dialoguent. Jadmire les femmes qui loin de se laisser enfermer dans les schémas par leur mise en question , permettent à dautres de voir autrement. Jadmire tout autant les hommes qui le font à lendroit de leurs pairs, quelque soit le sexe .
Il y aura toujours des différences singulières, de par la psyché et le corps entre les hommes et les femmes. Celles ci sont complémentaires. Une femme apporte tout autant quun homme, mais différemment. Lorsquil sagit de la sphère intime, par la complétude des différences et des désirs , lorsquil sagit de la sphère publique, par la similarité des droits et devoirs. Je ne pense pas quune femme doit vouloir tout faire comme un homme Les sexes doivent cultiver leur singularité. Et rien nempêche les deux à soutenir le partage de lexpérience des pratiques, du moment quil nexiste pas lenjeu de montrer que lun serait plus fort que lautre dans tel ou tel domaine.
Refuser le pouvoir sur lAutre.
Le féminisme, c'est ne pas compter sur le Prince Charmant. Dit Jules renard.
Il y a plusieurs manière de le comprendre. Dune part, sortir de la représentation imaginaire cest laisser place au réel de lautre, et place à lAutre. Et cest aussi un encouragement à trouver une autonomie qui névince pas non plus lAutre.
Bonne journée à tous.
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