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Liberté prise ( et trouvée) avec Matisse -2ème édition par Tamae

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J'ai envie d'arriver à retransmettre, au moins un peu, de ce que l'intérieur de cet homme là m'a apporté- de ce qu'il en donne à voir, ici, au Centre Pompidou à Beaubourg. - Et d'un : de la joie, de l'étonnement, un sentiment de liberté . - Et de deux : une meilleure appréhension de son travail et de sa personnalité : rien d’obsessionnel dans ses traits, ni dans ses coups de pinceaux- il semble que ça lui soit égal ; pas son fil conducteur, pas son cheval de bataille. Je m'explique : les formes sont souvent contournées par un trait, ce trait est rarement rigoureux, il peut même sembler maladroit par endroit, et n'est jamais clos, vous voyez ? C'est une respiration ces espaces non clos de trait ! Même chose avec ses coups de pinceaux, aucun maniérisme, je dirais même, presque, aucune attention : le pinceau colore, voilà, c'est son rôle ici, c'est tout ; "comment" il colore on s'en moque, mais en quoi et avec quoi il colore...nuances, contrastes, tonalités... tout est là, et là, c'est souvent une fête. Virtuose de la couleur, il jongle avec des gammes difficiles à travailler entre-elles, comme les rouges ou les roses - toutes ces couleurs qu'il choisit, se répondent, en parfaite harmonie ... c'est jubilatoire ! Enfin, devant ce maestro de la composition, on a souvent un sentiment d'équilibre, là, atteint ...sentiment rare et qui fait du bien. La forme existe par sa présence même et par cette sorte de dialogue qu'elle entretient avec les autres éléments de la toile et jamais par une définition qui lui soit propre : il y a une couleur oui, mais elle n'est pas là, seule, on ne peut guère l'isoler ; c'est comme les notes dans une partition, vous écoutez l'ensemble, obligé. En y prêtant attention, on reconnaît des objet ou des meubles (tabouret, canapé, banc, chaise, table, vase) qui reviennent dans plusieurs toiles - mais l' histoire est à chaque fois bien différente - ça nous dit, en partie, quelque chose de l'intimité que Matisse entretenait avec eux - mais ça nous donne surtout une idée de la force et du renouvellement constant de sa créativité capable de rebondir sans cesse, à partir des mêmes objets, des mêmes scènes- Il cherche toujours ; il cherche, mais avec une vigueur, un allant qui vont, grandissant, avec le temps. Il a fait appel à un photographe pour fixer l'évolution de certaines de ses toiles ; il fait des choix mais ne revient jamais en arrière- évolution étonnante, parfois fascinante- C'est un peu comme si, lui, Matisse, accessoirisait ce que d'aucuns tiennent pour essentiel, tandis que lui rejoint... euh... l'universel ? Fin de parcours de l'expo, l'apothéose : au terme d'une vie de travail et de recherches incessantes, Matisse s'est délesté de tout ce qui pouvait encombrer son oeuvre ; on est devant si peu de matériaux ! Voire ces silhouettes de femmes, aussi douces et présentes que le bleu qui les occupe et qui sont contournées ou traversées par un fond blanc qui vient avec amour, oui, Amour, donner existence à un mouvement, à une pause ; une sorte de positif / négatif ; et on ne sait plus très bien, qui fait exister quoi : du fond ou de la forme... ou de l'amour... Certaines de ces silhouettes ont été découpées dans du papier, d'autres sont peintes. Beaucoup, parmi les toiles exposées, viennent de loin - pas certain qu'une telle exposition soit réitérée avant longtemps- et être devant ce peintre là, Matisse, c'est toucher un peu du doigt ce qu'est la créativité exercée dans une vie qui n'a pas dû trop faire place au compromis- chance ou détermination ? Cette expo fait du bien, elle est riche en oeuvres aussi et à (à mon sens) présentée de façon vraiment appropriée. Voui, deuxième édition, ben...le mérite non ? Matisse s'entend... ----------------------------------------------------

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