De toi je me souviens, mais préfère la lumière
le soleil est gratuit et nous soigne de nous
dans les déserts humains ou la prière des fous
il importe de vivre foin des lentes carrières
j'ai déserté ton jour, et je suis dans ma nuit
une nuit très ardente, industrieuse et calme
tel qu'un gardien de phare au devant l'interdit
du sillon des abîmes où se plongent des femmes
ici le temps s'arrête, on a envie de vivre
et de laisser au vent des fantômes trops chers
des années dérisoires au bris des âmes ivres
pour goûter de l'étude un savoir moins amer
mais l'étude est vivante pourvu qu'on y renonce
en guérissant alors le soupçon et l'attente
de toi je n'attends rien, tu entendras l'annonce
d'un départ sans y croire en restant sur ton quai
et demain tu auras au grès des malapris
un petit creux à l'âme et un souffle au poumon
un voile capital te servira merci
et le reste oublieux des vies et des saisons
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