Blues funéraire
« Arrêtez les pendules, coupez le téléphone
Empêchez le chien daboyer pour los que je lui donne
Faites taire les pianos et sans roulements de tambours
Sortir le cercueil avant la fin du jour que les avions qui hurlent au dehors
Dessinent dans le ciel ces trois mots
Il est mort
Noyez voiles noirs aux colonnes des édifices
Gantez de noirs les mains des agents de police
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest
Ma semaine de travail
Mon dimanche de sieste
Mon midi, mon minuit
Ma parole, ma chanson
Je croyais que lamour jamais ne finirait
Javais tort
Que les étoiles se retirent
Quon les balaye
Démontez la lune et le soleil
Videz locéan
Arrachez la forêt
Car rien de bon ne peut advenir désormais. »
Ce poème est de Wystan Hugh Auden (1907-1973)
Blues funéraires (Chanson IX / à partir de deux chansons pour Hedli Anderson) qui fut interprété dans « Quatre mariages et un enterrement ».
Le poète était alors décédé, cest ce poème qui la rendu plus « populaire » en Angleterre
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Je mets en ligne ce poème parce quil me transperce le cur.
Les personnages dans cette comédie à lapparence simple, sont complexes comme dans la vie, bien que tout soit embelli, on est bien daccord, surtout avec Hugh Grand, brillant, beau jeune premier, si charmant, Andie MacDowell : la beauté naturelle incarnée et la fraicheur si touchantes, Kristin Scott Thomas avec sa beauté sombre est la gravité savoureuse. Elle aurait pu avoir le premier rôle féminin. Mais avec sa formule de « tronche de cane » pour parler de son ennemie celle qui lénerve, elle incarne avec force lintériorité dune femme amoureuse frustrée et fière.
Cest sans compter avec lambiance, lhumour British, et le talent de toute cette bande de jeunes artistes, dont la vie professionnelle fut embellie après le succès du film.
Malgré cela, je tiens à exprimer ici, que je mexprime sur le poème Blues funéraire, ce poème introduit dans un passage dramatique, et qui ma fortement bouleversé.
Je le dédie à tous ceux que jai aimé, que jaime toujours, absent pour léternité, puisque ces mots résonnent encore en moi: blues funéraire.
Je ne suis daucun monde, ni sur ce site, ni ailleurs.De passage seulement et bien consciente lucide.
Je suis appréciée ou pas, très peu peuvent attester me connaitre vraiment.
Personne même, il y a limage, lapparence, et ce qui se joue au fond de chacun soi.
La gravité, ce soir est mon alliée, mon amie et elle me soutient
« Démontez la lune et le soleil, videz locéan, arrachez la forêt, car plus jamais, rien ne sera comme avant. »
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