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Masaï (2) par Lechainonmanquant

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La saison des pluies avait commencé à humidifier le masai mara, quelques herbes éparses commençaient à reverdir mais n'étaient pas encore suffisantes pour nourrir les grands troupeaux d'herbivores. Les graminées à hautes tiges allaient se régénérer et se gorger des sels minéraux prisés par les gnous et les zèbres. La grande transhumance se préparait du côté du nord du Serengeti en Tanzanie, quelques centaines de milliers de gnous auxquels viendront se mêler les zèbres topis et impalas entreprendront le grand voyage qui durera trois semaines environ. Les nuages ont pris d'assaut le mont Kenya, à 5199 m c'est le deuxième sommet d’Afrique, il se gorge copieusement d'eau des moussons en janvier et septembre jusqu'à faire grossir toutes ses rivières qui y prennent naissance et iront mourir dans des deltas intérieurs.et les grands lacs. Plus au sud sur les contreforts du mont Longonot, le lac Nakuru abrite la plus grande colonie de flamands roses du continent, ce réservoir naturel collecte les sources pluviales et donne naissance à la rivière Mara qui parcourt la grande plaine du masaï Mara irriguant des marais dans le sud et va se perdre dans le Serengeti. Au troisième jour Youkoumé poursuivait sa quête, sa route n'avait pas encore croisé de mâle solitaire pour pouvoir confronter son courage aux esprits de la savane, la saison sèche avait repoussé toute la faune vers le nord dans la région des marais. Depuis qu’il avait quitté son village aux premières heures du jour il avait pris la direction de l’ouest, il parcourait les pistes qui longeaient les rassemblements de Zèbres évitant ceux des gnous qui étaient accompagnés de loin par les fauves qui chassaient en groupe. Les lions solitaires préféraient s’attaquer au jeunes zèbre, les troupeaux d’équidés étaient plus dangereux d’approche mais moins véloces ce qui rendait la chasse individuelle plus fructueuse. De loin en loin sur les petits promontoires pierreux les topis, sentinelles de la savane veillaient et donnaient l’alerte aux herbivores de la plaine quand le danger s’approchait. Youkoumé était très attentif à ces antilopes brunes ressemblant à des chamois, le proverbe Africain dit : « Dans la plaine si tu ne vois pas les animaux eux te voient ». La vigilance se devait d’être de tous les instants. Il avait passé les deux nuits précédentes dans des villages massai qui faisaient partie de sa communauté. Chaque village possédant son propre élevage d’animaux domestiques étaient espacés d’une vingtaine de kilomètres pour permettre d’utiliser un maximum d’espace pour les troupeaux et pour la cueillette des plantes et racines destinées à l’alimentation et aux préparations médicinales, les anciens des villages se réunissent régulièrement pour procéder à quelques trocs et aux arrangements des futurs mariages. Les guerres tribales passées avaient laissé leurs strates dans l’esprit des quelques dizaines ethnies qui composent la corne de , l’Afrique elles avaient renforcé la fraternité et l’hospitalité dans les tribus nomades. Cette nuit il dormirait dans la savane sous la voûte céleste, il se rappelait les quelques nuits passées en plein air avec son père et des hommes du village pour faire paître les troupeaux sur des terres éloignées lors de périodes de sécheresses persistantes. En groupe avec les veilleurs qui se relayaient et entretenaient le feu, il n’avait jamais ressenti la peur. Celle-ci l’accompagnait depuis qu’il était parti et il devait l’apprivoiser, ces grand moments de solitude faisaient partie du cycle initiatique. Arrivé près d’un passage escarpé de la rivière il choisit de s’installer le long d’un piton rocailleux haut de quelques mètres et possédant une anfractuosité dans laquelle il pourrait se nicher. Le grand disque solaire s'approchait du sol, sa lumière chancelait derrière le passage régulier des nuages, elle teintait le décor rocailleux de la plaine du jaune fauve au rouge terre de sienne incendiant les herbes ivres de chaleurs. Près de l'équateur la transition diurne nocturne est rapide, Youkoumé rassembla quelques pierres qu'il disposa en cercle devant l'emplacement qu'il avait choisi pour la nuit, au centre il installa en étoile trois grosses et grandes branches qui prenaient appui sur les pierres et les maintenaient légèrement surélevées, à l'aide de brindilles et d'herbes sèches il alluma un feu, il lui suffirait de rapprocher les branches au fur et à mesure que les extrémités se consumeraient pour maintenir le foyer toute la nuit. A l'aide de son coupe coupe il cueillit de grandes brassées d'herbes hautes qui lui serviront à réactiver le feu ou à faire jaillir de grandes flammes si des animaux téméraires tentaient de s'approcher de son abri. Il creusa une rigole selon une courbe hémisphérique qui délimitait son campement et la remplit de cendres pour empêcher les animaux rampants et les insectes de franchir cette barrière, il utilisa aussi la cendre pour s'enduire la peau afin de se protéger des parasites. L’odeur de la fumée et le crépitement des flammes suffisaient à inquiéter et tenir à distance les animaux. Lcm

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