On nageait ensemble, tout allait bien, on avait le large devant, dun bon rythme, infatiguables.
Un jour on sest retournées et il ny avait plus rien, ni devant ni derrière, on était seules et on nageait vers lavenir et comme on ne voyait rien venir, tu as commencé à douter.
Tu as ralenti ta cadence, le souffle de plus en plus court, des poissons chat tencourageaient et dansaient partout autour de toi.
"Ecoute les poissons chat"
Mais tu ne voulais rien entendre.
Il a fallu que je te prenne par la taille, tu avançais de plus en plus lentement. Je ménervais, tu pleurais, tu disais que tu ny arriverais jamais.
Je taffirmais le contraire, je te disais quon était bientôt arrivées, regarde, regarde, là bas, regarde cest notre avenir, ce sont tes enfants, ce sont mes petits enfants, qui eux mêmes feront des tas denfants, regarde nos vies qui sallongent, regarde tout ça et nage.
Mais ça devenait impossible, tu ne voulais plus avancer, tu ne voyais rien de ce que je voyais, moi. « tu dis ça pour me faire avancer, mais cest des conneries, ya rien là bas, que de leau, que de leau, que de leau ».
Tu avais raison, lavenir était une lande grise où soufflaient les vents de ta déraison, balayant le sable qui venaient se coller partout sur nous, sur nos yeux, sur nos bouches, on souffrait de plus en plus.
Le souffle qui manque. Te laisser, ne pas te laisser. Marrêter avec toi, avancer seule.
Se retourner et savoir quon ne peut plus revenir en arrière.
Et enfin, choisir l'avenir sans toi.
Depuis, je suis sans toi.
Insensée sans toi,
Jen appelle à la bienveillance des sirènes et des poissons chat.
S'il vous plaît poissons chat, apprenez lui à danser encore, sinon je sens que je vais devenir toute bête et sentimentale, ce serait le pompon.
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