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Se tripoter le coincoin, vu par madame Gonfion par Kunu

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Madame Gonfion dit n’importe quoi et tout le monde la croit. Ce matin, sur la plage, elle s’est cru obliger de mettre son monde en garde contre la "self pollution". « Se tripoter le coincoin peut avoir des conséquences désastreuses sur la santé mentale de l’individu et donc sur notre société entière, soyons vigilants», alors qu’on ne lui avait rien demandé et que nos regards divaguaient au loin, flottant comme des bateaux sur le vague de nos consciences. Pour madame Gonfion, le coincoin est indifféremment un sexe d’homme, de femme ou d’animal. Elle pourrait dire sexe, comme tout le monde, mais elle en est incapable. Elle est toute en métaphores, en antonomases, en catachrèses, en oxymores, bref, c’est une haute couturière du babillage. Je n’arrive pas du tout à imaginer madame Gonfion pratiquant la baise intensive, bien que Raoul ait dit un jour qu’elle avait le « passemoidon athlétique ». Je la vois mieux cherchant le coincoin de son amant dans l’obscurité : « mon bon Raoul, votre coincoin est si discret qu’il tiendrait dans un pli de drap » Et d’autres propos de cet ordre qui sont sans doute drôles étalés à la plage mais qui sont en réalité d’une tristesse affreuse. Il me semble que si je parlais comme madame Gonfion, cela ne signifierait certainement pas que je fais preuve d’humour et de légèreté, mais que je suis au contraire consternante de morale et que j’ai si peur de tout, qu’il me faut transformer chaque étrangeté en doudou, en meumeu, en coincoin ou en passemoidon. (Anaphore) Cela signifierait que la seule chose dont je suis capable, c’est de vivre sans jamais toucher réellement les autres, le creux des autres, le vide des autres, leur épaisseur, leurs nervures, les petites espérances qui se collent sous leurs semelles et se mélangent à l’asphalte de leur mémoire toujours brûlante, les gouttes de sueur qui coulent le long de leur peau lorsqu’ils fournissent un effort démesuré pour traverser une minuscule journée ordinaire, leurs mensonges rougissants, leurs petites magouilles inoffensives, leurs pensées qui parfois se tendent brusquement et les déchirent, les veines qui se gonflent comme des voiles d’optimistes lorsqu’ils font des rêves, leur fierté affichée lorsqu’ils affirment avoir trouvé le moteur de leur existence, leur désarroi lorsqu’ils réalisent qu’il est obsolète ou ne convient pas à leur tempérament, la façon dont ils crient comme des mouettes lorsqu’ils sont heureux et s’enlisent presque simultanément dans les marais instables de leur précaire équilibre. Cela signifierait que la seule chose dont je suis capable dans la vie, c’est de rester derrière la fenêtre de ma maison à écrire sur le passemoidon et sur le coincoin, et sur Raoul Wickman qui n’est qu’une pantomime à gousset. Cela signifierait que ma maison et l’ordre dont je suis maniaque sont les seules choses importantes dans ma vie, et que tout ce qui vient de l’extérieur doit toujours rester dehors. Que l’essence des pensées et des corps peut venir m’effleurer, mais seulement sur la languette en carton du parfumeur afin que j’en capte les subtilités de la composition sans en être imprégnée. Si j’étais madame Gonfion, je réaliserais sûrement un jour que j’ai passé ma vie à vivre par procuration avec le cœur des autres et j'en serais réellement affligée. Je ne supporterais plus du tout la fenêtre et je ferais tout voler en éclats. « Si tout le monde se tripote le coincoin » continue inlassablement Gonfion à mon retour d'anaphore « on va tous finir par devenir sourds et on ressemblera à des porcs. Déjà qu’on ne s’entend plus, sans compter les problèmes de pollution, je vous dis qu'on court à la catastrophe" Mais je ne suis pas madame Gonfion. (et pour rallonger la sauce : Je regrette beaucoup d’imposer à ceux qui vont sur la partie centrale un rythme aussi effréné de parutions. J’aurais préféré, comme cela avait été envisagé un jour par pcc, pouvoir insérer directement ces textes sur ma fiche et laisser le choix au lecteur d’y venir ou non. Cette fonction envisagée consistait à proposer les textes soit sur la partie centrale, soit sur la fiche afin de ne pas polluer l’espace avec la représentation surnuméraire d’un individu, qui peut s’avérer lourdingue et virer à l’irritation, voire l’allergie à boutons. J’ai toujours pensé que c’était une excellente idée. Malheureusement pour moi, cette fonction n’étant pas à l’ordre du jour, veuillez croire bla bla)

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