Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Emma, revieeeeeens ! par Jules Félix

$
0
0
Où es-tu partie ? Où as-tu enfui ta belle peau ? Où as-tu laissé tes cinquante millions de spectateurs, ou plutôt, de mateurs ? Où as-tu lâché ton âme ? Où te caches-tu depuis jeudi 18 ? Je t’attendais pour "Emmanuelle 69" ! « Se baignant nue dans la piscine, elle est approchée par une jeune fille prénommée Marie-Ange qui lui demande si elle peut venir chez elle. Intriguée, Emmanuelle donne son accord » (citation provenant de Wikipédia). Cela se passait à Bangkok avec de la musique de Pierre Bachelet. C’est quand même fou. Le film "Emmanuelle" est sorti le 26 juin 1974. Une chance pour lui car trois mois avant, le ministre Druon l’aurait fait censurer. Mais Pompidou est mort et Giscard est passé avec un petit vent de libéralité. C’est la période la plus osée de l’histoire, juste après mai 1968 et avant le regel de la pudibonderie des années 1990 et suivantes. Dany n’hésitait pas à parler de la sexualité des enfants sans craindre de choquer et le porno soft s’est séparé entre le hard X (le classement sous X date de fin 1975) et l’érotique de luxe sur lequel "Emmanuelle" et les quatre épisodes suivants ont misé. L’histoire de la femme de diplomate ? Franchement, les spectateurs s’en moquent, n’est-ce pas ? Le scénario, ce n’est qu’un alibi, qu’un prétexte, qu’un sauf-conduit pour justifier de regarder le film, de regarder ces scènes, de mater ces scènes qui sont passées de nombreuses fois à la télévision bien après les salles de cinéma. Pourtant, au cinéma, ce fut un véritable exploit. À Paris, le film a eu …plus de trois millions d’entrées alors que la ville intra muros n’a pas deux millions d’habitants ! Bon, c’est vrai, un cinéma des Champs-Élysées (UGC) l’a gardé à l’affiche pendant cinq cent cinquante-trois semaines. Oui, dix ans ! de 1974 à 1985. La projection du film faisait partie du tourisme avec la tour Eiffel et Notre-Dame. Des cars de Japonais s’engouffraient dans le cinéma. Des Américains ruaient dans les Champs. Des jeunes ados ne rêvaient que de ça lorsqu’ils obtiendraient leurs dix-huit ans. Neuf millions d’entrées en France, quatre millions en Allemagne, trois millions et demi en Espagne, trois millions au Brésil, deux millions au Japon… La marque d’Emmanuelle fut tellement bonne que des films parfois antérieurs furent renommés, comme "Je suis frigide, pourquoi ?" de Max Pécas renommé en Allemagne en "Emanuela, im Teufelskreis der Leidenschaft" ou "La Marge" de Walerian Borowczyk en "Emmanuelle 77". On aurait pu imaginer pour l’héroïne au fauteuil en rotin un destin plus charmeur. Elle s’est fait rouler dans la farine, escroquer par un mari sans âme, abîmer par la cocaïne, le tabac et l’alcool, puis ronger par une maladie dégueulasse pendant dix ans avant d’en être définitivement ensevelie. Quel calvaire pour une dame si insouciante et impudique derrière la caméra. À Amsterdam, le drame de la dame. http://www.youtube.com/watch?v=d-c7O-Qfefs http://www.youtube.com/watch?v=BHK86fX8P2g&feature=share&list=PL92450CA0AE3C872F http://www.youtube.com/watch?v=S1cbsHseOuk http://www.youtube.com/watch?v=QOg3WHKkzeE http://www.youtube.com/watch?v=f4-lmpG53wk

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles