A lépoque, il était de coutume, après le « souper » comme on le dit chez nous, daller faire une petite promenade, tous les quatre, histoire de prolonger un peu les discussions du repas, ou de calmer les esprits agités quand les points de vue divergeaient un peu trop.
Après avoir fait la vaisselle, notre mère au lavage, ma sur et moi à lessuyage, avoir rangé la cuisine pour quau retour tout soit bien net, nous voilà partis. Oh pas bien loin hein, ce nétait pas une randonnée, non juste la petite balade du soir, pour « la digestion » et le plaisir d'être ensemble.
Nous navions rien pressenti, ma sister et moi, et pour cause, comment aurions-nous pu imaginer ?
Nous dévalons les escaliers qui nous amènent directement sur la petite rue où se situe notre immeuble, et partons comme presque toujours, du côté droit (oui cétait une sorte de rituel), pour ensuite déboucher sur une petite avenue bordée de marronniers.
Il faisait très doux je m'en souviens comme si c était hier.
Ce soir là , notre père nous dit, « non les filles, on prend une autre direction ».
Ah tiens, quest ce qui lui prend ?
Comme souvent, on fait un peu les folles, on court, on se dispute, on devance nos parents qui, derrière nous, la main dans la main, se racontent leurs petits secrets (pour une fois que les filles ne sen mêlent pas).
Puis, mon père nous appelle « On sarrête, on ne marche plus pour ce soir » !
- Oh non pourquoi, mais on vient de partir, cest pas juste, on veut pas aller se coucher tout de suite, allezz !!!
Un sourire aux lèvres, mon père sarrête et dit « mais qui vous a parlé daller vous coucher, jai dit on ne marche plus ce soir, mais
. »
A cent lieues dimaginer ce qui se tramait, ma sur et moi nous regardons avec un air un peu affolé du style, mais il devient fou papa là ? On croise le sourire de notre mère, cela nous rassure un peu, mais quand même il est sacrément bizarre ce soir.
Et là il sarrête devant une voiture bleu-gris, tend un petit trousseau de clés et dit : « on va se balader ! ».
Dun air plein de mystère, mais un immense sourire aux lèvres, il nous présente la nouvelle venue dans la famille, une 4CV, et ouvre une portière avec une fierté et un bonheur grandioses.
On ny croit pas, on a une voiture ? Nous ? !!!
Si mes souvenirs sont bons, et sur ce sujet-là, ils le sont la plupart du temps, nous nous sommes assises, comme hébétées, on était dans un rêve-là. Cette voiture-là, cétait un bijou, un trésor.
Je repense parfois à ce soir mémorable, au plaisir quont eu nos parents à nous faire cette surprise, à leur fierté davoir pu, au prix de maints et maints efforts, de travail, à acquérir cette vieille voiture doccasion.
Puis vint le moment sacré du baptême de la Titine.
Dans un brouhaha incroyable, les propositions fusaient, mais ne faisaient pas l unanimité.
Ma mémoire me fait défaut quant au membre de la famille qui trouva « le nom » : KIMUSIMI.
Une syllabe par prénom ou surnom.
Une part de nous 4.
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