Les hommes sont des conquérants. Je vous laisse décider s'il faut prendre le mot homme au sens générique. Même s'il est assuré que les grands conquérants sont des hommes... et sil est assuré que les femmes ont aussi le goût de la conquête, et même s'il ne faut pas le dire. Hormis la langue populaire qui sait le dire et aller droit au but.
Les hommes sont des conquérants.
Rien ne plaît tant aux hommes que la chasse.
Sils étaient heureux, si rien ne leur manquait, ils néprouveraient pas le besoin de chasser et du coup n'éprouveraient pas non plus les plaisirs de la chasse et de ses frissons.
Cest pourquoi les hommes aiment faire la cour aux femmes. La cour est l'art suprême de la chasse faite aux animaux très particuliers que sont les femmes et qui aiment cela. Conquérir en faisant la cour est un grand plaisir, qui peut occuper toute une vie. Chasser, être chassé, du reste on ne sait jamais qui chasse qui et qui joue le mieux au jeu du chat et de la souris.
Mais je voudrais cependant faire remarquer à l'honorable assemblée que certains hommes sont fort contradictoires et ne savent pas ce qu'ils veulent : inconstants, capricieux, faux, indécis, hypocrites et lâches... inutile de poursuivre, tout le monde le sait, d'autres l'ont écrit avant moi, les disant même menteurs.
Les hommes sont bien plus contradictoires et versatiles que les femmes à qui est faite cette réputation, bien à tort.
Tenez celui-là.
Il se désolait de son état de moine solitaire qui avait suffisamment duré depuis le temps où la compagne au long cours de toute une vie qu'il s'était choisie, un beau matin en avait eu assez de voir toujours la même tête sans doute et lavait largué sans préavis, laissant un grand vide dans sa vie, surtout du fait de labsence de conversation qui sen était suivi. (bien sûr nous n'évoquerons pas la sensualité sous-entendue, cher lecteur) Dautant quil avait toujours préféré la conversation des femmes et leur compagnie qui ne cessait de l'émerveiller et de le surprendre, à celle des hommes trop prévisible pour lui qui connaissait trop bien leurs ressorts . Seules les femmes constituaient ses amitiés. Il n'y avait du reste pour lui d'amitié qu'amoureuse et féminine. Avec les femmes seulement il pouvait se sentir libre de parler avec authenticité et facilement, se laisser aller à des confidences et se sentait intelligent. Avec elles seules il se sentait vraiment exister et être lui-même. Il avait éprouvé depuis très jeune que les femmes sont préférables aux hommes dans l'échange sans rivalité, par leur sensibilité plus subtile, parce qu'elles ne dissimulent pas inutilement leurs émotions ni ne cherchent à les brider. Il aimait leur point de vue différent, la finesse de leurs observations et leur conversation, toujours singulière, chacune étant unique, et qui se révèle plus profonde, plus vraie. En tout cas pour les femmes qu'il connaissait. Ses goûts et préférences allaient vers elles. Toujours. Les hommes avec leurs stéréotypes comparatifs, compétitifs et vantards lennuyaient. Ils étaient trop prévisibles. Il avait remarqué que bien souvent ils se croient obligés de sen tenir à des rôles convenus de sorte quon les voit venir de loin. On les connaît par cur, surtout quand on est un homme et que lon sait de quoi on est soi-même capable à la limite, si d'aventure on se laissait aller...
Non, lui nétait pas comme ça. La fraternité virile ne lattirait pas, lui paraissant trop facile. Tandis que les femmes lui laissaient toujours entrevoir la possibilité de létonnement et de la surprise. Jamais de la fadeur.
Bref, il aimait les femmes. Il savait leur parler et elles aimaient sa compagnie autant quil appréciait la leur. Les hommes qui aiment les femmes les attirent comme des aimants.
Du fond de sa solitude involontaire qui ne lui correspondait pas, il ne cessait de tendre des filets pour aller en chercher de nouvelles et se lançait sans cesse en quête de nouvelles aventures charmantes.
Il en attirait plus quil ne pouvait, comme tous ceux qui aiment les femmes les attirent tels des papillons voletant autour de lui, ce qui lui plaisait et satisfaisait son âme de chasseur.
Mais gare au retour de flamme du chasseur flamboyant. Il ne faisait pas bon aux papillons de sapprocher trop près, le chasseur les chassait, et sur la flamme quil avait allumée ils se brûlaient et mouraient...
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