Cette histoire m'est parvenue par fragments confus, alors que j'assistais une femme sans domicile fixe dans une maraude. Elle était ivre et folle aussi ne suis-je pas certaine que mon récit en soit exact. Ce que j'en ai deviné m'a peut-être émue plus que ce qui s'est réellement passé ne l'aurait fait, s'il s'est réellement passé quelque chose.
Allez je vois bien que je patauge dans mon préambule, pour éviter de dire mon trouble, et que el mieux serait que je passe à l'acte, que je raconte.
Lominalette était pharmacienne, pharmacien mème, docteur en pharmacie, pas épouse d'un pharmacien. Encore qu'elle fut épouse de pharmacien, d'un autre docteur en pharmacie, aussi.
Dans cette moyenne ville de province, elle était presqu'une notable le jour.
Mais la nuit, elle était serveuse dans une boite topless.
En fait avec son mari, il se relayait à la pharmacie, et comme serveuse, depuis qu'ils s'étaient rendus compte que leurs vies amoureuses ne se satisfaisaient pas d'un couple, ils avaient tentés des expèriences amusantes.
Ensemble puis chacun de leurs cotés, plusieurs cotés pour chacun.
Le mari de Lominalette, Tanlurimon, avait rencontré une femme, une handicapée en fauteuil.
Cette femme, Dronbonbilance, l'avait alors entrainé dans l'exploration de ses cotés obscurs et bizarres.
Au début, le point d'entrée avait été de faire l'amour à Drondonbilance dont le corps torturé ne passait pas facilement pour un objet de désir. A tort, car Tanlurimon était vite devenu accro à cet espace de liberté sexuelle, tandis que Drondonbilance commençait son éducation de service.
Lominalette fut vite jalouse de Tanlurimon, de son accomplissement apparent, car il réussissait mieux qu'elle son émancipation !
Il faut dire qu'elle avait collectionné les expèriences de rencontres programmées, tant sexuelles que relationnelles, ça tournait vite en rond, ces gens vulgaires, ou prétentieux, ou aussi coincés qu'elle-mème. Finalement elle se trouvait encore plus ennuyée par cette pléthore de partenaire, singulier, pluriel, imparfait, présent, conditionnel...futon.
Lors d'une dispute homèrique, qui trouva son épilogue non pas sur un oreiller mais sur le plan de travail de la cuisine, entre autre, Lominalette confia son désarroi à Tanlurimon.
Qui s'empressa de raconter à son épouse, qu'il vivait quelque chose d'extraordinaire avec Drondonbilance, qui lui avait justement demandé si son épouse ne pouvait pas l'aider au restaurant.
Car en effet Drondonbilance avait mis Tanlurimon au travail, pour qu'il puisse payer ses faveurs à elle, dans son établissement.
Quelle ne fut pas la surprise de Lominalette à l'audition de son mari lui disant qu'il était heureux de travailler double journée, et d'avoir des rapports tarifés.
"actif et passif" enfonça le clou un Tanlurimon mutin, "tu ne peux pas comprendre, je m'épanouis, je me découvre moi-mème, je la remercie chaque jour de me le permettre.
Et, tu sais, tu n'as rien à craindre, elle ne me veut pas pour elle toute seule.
Veux tu partager mon bonheur ?"
Et voila Lominalette se découvrant un vrai bonheur à servir des champagnes à des couples ou des hommes seuls, en tenue topless et en string, homme et femme flattant ses formes, et lui glissant des pourboires en léchant sa peau nue. Mais ce ne fut pas immédiat, Drondonbilance la confia à son assistant, Pomdanpamlin, paraplégique lui aussi, pour l'éduquer au plaisir de servir, à celui d'en donner à autrui.
Toute cette évolution avait duré quelques moi seulement. Et la pharmacie si elle avait souffert des distractions du couple, pouvait encore repartir facilement. C'est ce que Tanlurimon lui avait dit :
"tu te rends compte...et puis moi j'ai fait mon chemin dans cette voie, je sais ce que c'est, je peux arréter."
Mais Lominalette ne le pouvait pas. Pas si vite, pas maintenant, elle avait encore besoin que Drondonbilance, et Pomdanpamlin, lui permette d'aller encore plus loin. Ce que les deux professionnels à roulette se refusaient à faire, au nom de l'argent, et si son mari arrétait elle ne pourrait plus les payer, car il avait beaucoup plus de succès qu'elle.
Et nous voila le soir où je l'ai rencontrée. Elle avait fugué quelques jours auparavant, au sortir du restaurant, couverte d'un trench coat par dessus sa tenue légère.
Durant cette période assez courte, gràce à l'été indien elle n'avait pas souffert du froid.
Ce qu'elle avait subi dans la rue... elle ne pouvait pas me le dire, mais sa joue en portait la trace, et ses cotes cassées, et le sang à l'intérieur de ses cuisses.
"ça y est je peux rentrer chez moi", voila ce qu'elle m'a dit, avant de s'évanouir dans l'ambulance.
Elle n'a mème pas eu le temps de me donner l'adresse du restaurant.
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