Soror,
Tu m'embrouilles avec tes confusions et tes "mouillements de l'âme", comme disait Barthes.
Je veux/Je ne veux plus. Je sais/Je ne sais plus. A moins que/ Mais peut-être que.
Le désir, "nostalgie de l'étoile". Le désir "nostalgie désespérée". Pour exister, tu ne cesses de te mettre en grand tremblement et de tout conjuguer au présent tragique. Perdition, gouffre, déchirure, sans ces grands dangers à portée de vie, tu es persuadée de ne pas être dans la vérité.
"Nous n'avons pour pire ennemi que nous-même" est un truisme et triturer l'égocosme avec une complaisance grandiloquente fait perdre tout sens des simples réalités de l'ici, là et maintenant. Les splendeurs de l'emphase m'emmerdent, c'est de la verroterie, de la pacotille pour nombrils en mal d'identité. Leurs clinquants scintillements ne font qu'obscurcir l'esprit et entretenir son insécurité et ses affres.
J'ai fait un long et tortueux chemin avant de réussir à me débarrasser de ces oripeaux dont je m'affublais pour donner aux pensées qui m'occupaient une importance pourtant à jamais illusoire. Sur ces pas là, p'tite soeur, je ne reviendrai pas et jamais plus je ne me nimberais de cet "éclat bleu des diamants célestes" si cher à tes pupilles égarées.
"Tes mots me bousculent et violentent comme personne n'a jamais su ou osé le faire. Ne change rien!" m'écrivais-tu par un matin pluvieux.
Tu le vois, je n'ai en rien changé, ni pour te plaire, ni pour te déplaire. Je t'ai obéis, enfin, et je terminerais volontiers par un "Sourions!"
Mais...
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