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Chaud sept par Jules Félix

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C’est l’histoire d’un sept. C’est un animal très aiguisé. Il est même tranchant. Il a des arêtes qui peuvent faire mal comme le hérisson mais c’est pour cacher plus de douceur, plus de tendresse. L’extérieur comme protection. À plusieurs, il peut former de jolis mélanges, de jolies combinaisons. Des pétales de joie ; des rondes, il ne sait pas faire encore parce que ses bords sont pointus. Le sept est pointu et il peut faire mal, enfin, il peut surtout se faire mal, car il n’a pas l’habitude du tranchant, il n’a pas l’habitude des aiguilles, des pics qui trouent parfois l’âme. À plusieurs, il peut par exemple se mettre en carré. En carré, c’est sympathique. Personne ne voit à quel point c’est sympathique. Ils se forment donc dans une sorte de rosace vivace les sept en-veux-tu, les sept en-voilà. Une rosace à sept branches ? Une rosasse ? Non, assurément non, la rose ne fane jamais sauf quand elle meurt mais il est faux de dire qu’une rose est un vecteur d’immédiateté farouche, d’insaisissable expression d’un temps furtif. Ses bords tranchent aussi, comme on tranche la destinée avec le couteau temps. L’existence est un gros melon et les pépins peuvent rapidement évacuer si l’on sait recueillir à temps la saveur de sa chair douce et amère. C’est beaucoup, c’est même beaucoup trop, je comprends bien, mais c’est finalement bien moins que plus tard, beaucoup plus faible que dans très longtemps. La rose à sept branches a su se multiplier. Aujourd’hui, les épines ne piquent plus, les bords du sept sont polis, sont juste bons pour être maniés sans danger, si ce n’est celui du temps qui fuit. Je comprends, mais en même temps, sept, c’est faible, sept, c’est très faible. On a pu les voir tout rouges de confusion des six et finalement, l’expérience, l’habitude, le renouvellement de la création continue, la permanence du cœur dans le creux, tout fait que la ronde des carrés sera bien moins dure à avaler que la soupe au potiron du début des temps anciens. On ne peut pas tout avoir, et finalement, il n’y a pas à réfléchir, pour qu’elle vive encore, il suffit de ne pas cueillir la rose et de la laisser s’épanouir sur une terre fertile.

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