Cest lhistoire dun sept. Cest un animal très aiguisé. Il est même tranchant. Il a des arêtes qui peuvent faire mal comme le hérisson mais cest pour cacher plus de douceur, plus de tendresse. Lextérieur comme protection.
À plusieurs, il peut former de jolis mélanges, de jolies combinaisons. Des pétales de joie ; des rondes, il ne sait pas faire encore parce que ses bords sont pointus. Le sept est pointu et il peut faire mal, enfin, il peut surtout se faire mal, car il na pas lhabitude du tranchant, il na pas lhabitude des aiguilles, des pics qui trouent parfois lâme.
À plusieurs, il peut par exemple se mettre en carré. En carré, cest sympathique. Personne ne voit à quel point cest sympathique. Ils se forment donc dans une sorte de rosace vivace les sept en-veux-tu, les sept en-voilà. Une rosace à sept branches ? Une rosasse ? Non, assurément non, la rose ne fane jamais sauf quand elle meurt mais il est faux de dire quune rose est un vecteur dimmédiateté farouche, dinsaisissable expression dun temps furtif.
Ses bords tranchent aussi, comme on tranche la destinée avec le couteau temps. Lexistence est un gros melon et les pépins peuvent rapidement évacuer si lon sait recueillir à temps la saveur de sa chair douce et amère.
Cest beaucoup, cest même beaucoup trop, je comprends bien, mais cest finalement bien moins que plus tard, beaucoup plus faible que dans très longtemps. La rose à sept branches a su se multiplier. Aujourdhui, les épines ne piquent plus, les bords du sept sont polis, sont juste bons pour être maniés sans danger, si ce nest celui du temps qui fuit.
Je comprends, mais en même temps, sept, cest faible, sept, cest très faible. On a pu les voir tout rouges de confusion des six et finalement, lexpérience, lhabitude, le renouvellement de la création continue, la permanence du cur dans le creux, tout fait que la ronde des carrés sera bien moins dure à avaler que la soupe au potiron du début des temps anciens.
On ne peut pas tout avoir, et finalement, il ny a pas à réfléchir, pour quelle vive encore, il suffit de ne pas cueillir la rose et de la laisser sépanouir sur une terre fertile.
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