Il sagit de choses écrites il y a un presque 1 an ½, après 15 jours dinscription ici-même c'est-à-dire à un moment où je ne pouvais pas savoir ce que je venais vraiment chercher sur pointscommuns, je ne pouvais que le pressentir. Aujourdhui jai envie de partager ce texte à nouveau, quasiment mot pour mot, tant il mapparaît actuel. Javais pressenti et je ne métais pas trompé. Le plaisir ne ma pas quitté.
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Javoue communopointistes, en débarquant parmi vous, surpris et même éberlué de me retrouver entouré dune telle bande dostrogohts cultivant ainsi le sens humain, je me suis posé la question de fond : "fichtre, ce qui les réunit est très singulier ! Doù je suis je leur vois bien un point commun
. Mais lequel ?
Allons dun cur pur à la recherche du point commun comme on irait à la recherche du point G
Japproche
Jobserve
Ne serait-ce pas cette forme dironie dont nous parle Jankelevich que beaucoup partagent ?
Oui, partageons, partageons...
Mais attention ! Pas de méprise. Non, ce nest pas cette ironie mordante, amère, sarcastique et vicieuse qui me déplait tout comme à beaucoup dentre nous. Pas du tout.
Cest celle que définit si subtilement Jankelevitch dans son essai, celle qui fait la connivence et la fraternité perdurable et, "plus que le secret à 2 qui est le secret des amants, une sorte de secret à plusieurs qui cimente les communautés".
Lironie comme « art deffleurer » ne serait-ce pas ce qui permet de prendre du recul, voleter de texte à texte, picorer là et là, partager tel et tel mot, tel ou tel sourire, et finalement " adopter une infinité de points de vue en échappant aux égocentrismes" ?
Ecoutons-le :
"La conscience ironique ne désire pas étreindre : elle préfère papillonner danecdotes en anecdotes, de plaisir en plaisir, et goûter de tout sans se poser nulle part, elle sait la préface de toutes les passions, mais la préface seulement car elle part toujours avant la fin.
Au lieu de se griser uniquement du même vin, lironie préfère se composer une ivresse multicolore avec tous les alcools de la passion ; de chaque philtre elle boit une gorgée et elle est la première à samuser de ses propres ivresses.
Ce nest pas quelle soit moins folle que la conscience passionnée, mais sa folie est plus légère. Sa devise serait « peu de tout » et non pas « beaucoup dune seule chose ». Elle soppose donc à lesprit de géométrie qui déduit implacablement avec une espèce de fanatisme rectiligne
"
Oui c'est bien elle que nous caressons ; je la connais cette ironie semblable à lesprit de finesse, fonctionnant par allusions, qui sabstient de tout définir, de tout prouver, et qui apprend à fuir les traits trop appuyés.
Il nous dit encore :
"Contre les lourdes spécialisations du cur lironie affirme les droits dun amateurisme raffiné (...). Car lironie est souplesse c'est-à-dire extrême conscience.
Elle nous rend attentif au réel et nous immunise contre les étroitesses et les défigurations dun pathos intransigeant, contre lintolérance dun fanatisme exclusif.
(
) Quiconque est sourd à son chuchotement se condamne au dogmatisme stationnaire, à lengourdissement béat. "
Alertes, vifs et généreux prenons toutefois garde à ne pas tomber dans ses pièges : confusion, cynisme, (voire conformisme ou même ennui)
L ironie libératrice de Jankelevitch est donc, pour ceux qui savent la manier, proche de lesprit damour et même de simplicité. Car il faut être direct, dire et faire simplement les choses simples.
Ainsi ce grand livre ma permit didentifier un trait important de ma personnalité ; et il me la nommé : "Ironie", une certaine façon dexprimer la joie, lamour des choses et des autres.
Aussi quand nous en jouons entre nous je la connais, je la retrouve en moi, toujours libre, dense mais légère, et, loin du vinaigre des sarcasmes, elle me permet doffrir "ce sans quoi lironie ne serait même plus ironique : un esprit innocent et un cur inspiré".
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