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(le bouquin je l'ai pas lu. C'est juste que le titre m'a fait marrer) par Coucou c est ginou

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D'abord, ça m'a surprise. Que vous pensiez à moi, en somme. Que vous vous interrogiez, sur moi, sur nous — sur pas nous, plus exactement. Et de vous faire cet effet-là. Surprise, d'abord, puis embêtée. Quelque chose entre un peu triste, et un peu agacée. Et de suite après : perplexe. J'en suis restée muette de longs jours, tournant et retournant le truc. Je me disais que ça appelait une réponse, mais quoi ? J'avais pas le temps d'y réfléchir vraiment, du boulot, tout un tas de données foisonnantes à tenter d'organiser dans ma tête, puis sur le papier. Mais de temps en temps, quand je décrochais un peu, la tête en l'air, l'œil vague sur la fenêtre, la colline, le ciel, ou à me dégourdir les jambes, rentrer quelque bûches, étendre mon linge, vaquer à deux trois choses simples qui laissent l'esprit libre, là ça me revenait, perplexe. Qu'est-ce qui peut bien l'intimider, en moi ? Intimidante, moi ? (dit comme ça, c'est encore pire. Non, non, non. Je vous intimide, soit, c'est votre affaire, mais pas question d'essentialiser la chose, d'en faire un attribut de moi-même personnellement. Pas question. D'ailleurs, vous ne le faites pas, vous assumez l'affaire, sans me la coller sur la pomme : "vous m'intimidez") Mais va te faire fiche, la question est là : si je vous intimide, moi, et pas les autres (les autres en général ? les autres femmes ? hum. Je ne crois pas que vous soyez tellement timide avec les femmes. Quoi que…), si je vous intimide c'est que je dois avoir quelque chose d'intimidant. Pour vous. Pour vous seul, ou pour d'autres ? Mais plus je tourne et je retourne le truc, plus ça part en biberine : en fin de compte, je sais même pas ce que ça signifie, "être intimidé". J'ose pas imaginer que c'est du côté étymologique, qu'il faut chercher : qu'est-ce qu'on pourrait bien avoir à craindre de moi ? Vous, en particulier ? Depuis le temps vous avez pu vous rendre compte que je suis pas méchante… Je suppute un truc du genre "je vous prête un pouvoir que vous n'avez pas". C'est ça qui m'attriste, et m'agace. M'agace : je m'y retrouve pas. M'attriste : cette distance que ça met entre nous. Comme si la géographie suffisait pas. Bon. Hier j'ai eu une journée crevante, aujourd'hui je suis ramollo, j'ai passé deux heures vautrée sous la couette avec une bouillotte à regarder des séries connes en replay, en mâchonnant des boules de gomme à la réglisse. Ce soir, j'irai peut-être taper le carton chez la baronne, qui me houspille quand je réfléchis trop longtemps et se fout de moi quand je loupe une impasse. Je suis pas la fille intimidante, en vrai : tout ce qu'on risque avec moi, c'est de s'emmerder un peu, à la longue, et de me trouver un brin gonflante quand je pars en vrille sur mes fixettes du moment (en ce moment, c'est la politique agricole, commune ou pas, et les illusions de toute puissance des technocrates et des élus.). Ou ridicule, quand je gâtise avec crapouillette, qui veut sortir, qui veut rentrer, qui veut le fauteuil, qui veut son foie de volaille, qui veut que je fasse du feu et que j'arrête ce foutu vent qui fait grincer les volets (tiens, j'aurais pourtant cru qu'il avait un accent circonflexe quelque part, çui-là. Sans correcteur d'orthographe je serais certainement moins intimidante, on the web.) Voilà. Osez dire que je vous intimide ? Cépatoussa, si vous veniez un de ces quatre, siroter un petit marc (ma voisine en distille un fameux) au coin du feu ?

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