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Comment est-ce possible ? par Doucecaresse

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G. et moi savons que je dois partir. Il est bientôt l'heure. Je ne sais pas si je vais le revoir. Nous venons de passer deux nuits ensemble. Je crois que je l'aime. Comment cela se peut-il ? Une dévoreuse d'homme ne devient pas "fleur bleue"... Notre dernier élan est triste. Nous sommes fatigués tous les deux. je caresse G. une dernière fois. J'ai envie de pleurer. Je sens la mort. Je regarde G. qui est heureux de mes caresses. Il ne faut pas qu'il sache que j'imagine le pire. Je ne veux plus aller à l'hôpital. J'en ai assez. G. s'est rhabillé. Toujours délicat et tendre, il voit que j'ai très mal. Je reste allongée. J'ai quelques comprimés pour atténuer provisoirement la douleur. Il prépare du café. Me propose un jus de fruits. Il insiste pour que je mange des tartines. Je n'ai pas faim. Je me contiens pour ne pas pleurer devant G. Nous ne nous regardons plus. Je crois qu'enfin il a compris ce à quoi je pense. Il m'a plusieurs fois interdit de penser à la mort. Je ne veux pas qu'il soit inquiet pour moi. Mon taxi va arriver. G. descend avec moi. Dans la rue en travaux, il fait très froid et humide. Nous échangeons des paroles très banales. Il ne va pas bien lui non plus. G. est déprimé depuis plusieurs mois et mon état ne lui fait pas du bien. Le taxi arrive enfin. Nous nous embrassons. Je tourne très vite la tête car je n'arrive plus à contenir mes larmes. Le chauffeur de taxi me demande si ça va. Il a derrière lui une femme qui sanglote. Je n'arrive presque pas à parler pour donner mon adresse. Pourquoi la vie m'a fait rencontrer seulement maintenant, à 50 ans, un homme comme G. ? Il est tout ce que j'aime : la gentillesse, l'humour, la fougue, la délicatesse. Il n'a qu'un seul "défaut" : il n'envisage de relation amoureuse qu'avec des femmes très différentes de ma petite personne. C'est mieux ainsi. Nous resterons amis, complices, quitte à, ce qu'il me dira plus tard, se revoir quelques nuits. Avant que le taxi arrive j'aurai voulu lui dire : "Je voudrai rester avec toi, mon chéri. Me blottir contre toi. Rester dans tes bras jusqu'à la fin de ma triste vie. Rire encore avec toi. Ecouter Led Zepplin durant des heures. Tu feras de moi tout ce que tu voudras. Je voudrai veiller sur toi. Te protéger de tes excès. Te rassurer lorsque tu es angoissé. Je voudrai te dire tellement de choses mon chéri. Il ne faut pas que je pleure devant toi. Tu as bien trop de soucis. Je ne veux pas te déranger. Je ne fais que passer dans ta vie. Hélas. Même si je t'aime". Le chauffeur de taxi semble consterné. Je ne suis plus qu'une pauvre chose qui chiale. Pourquoi les femmes pleurent autant ? J'ai l'impression d'être "La Femme qui Pleure'" de Picasso. Le chauffeur me fait la conversation ; j'essaie de lui répondre. En arrivant chez moi, il me propose de prendre un verre avec lui. Je crois mal comprendre... Je me dis que cet homme a pitié de moi. Je décline sa proposition. Je veux être chez moi. Personne ne me verra sangloter. Lorsque j'arrive G. me téléphone. Je prends un ton très détaché. Je fais de l'humour. Je plaisante. Je m'exprime avec lui d'une manière très leste à propos de nos prouesses. Je lui dit tout le contraire de ce que je ressens. G. mon tendre amour. Nous ne vieillirons pas ensemble. Tu mérites de connaître pleinement le bonheur. Ce ne sera pas avec moi. Dépêche-toi de profiter de la vie mon chéri. Je n'attends qu'une chose de toi : que tu me dises que es heureux.

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