Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Printemps par Mouniette

$
0
0
L’hiver avait été particulièrement rude. Pas tant à cause du temps, qui avait été plutôt clément…Non, rude pour ce qu’il fut, une longue traversée dans l’obscurité. Septembre vent glacial qui m’a saisi le ventre en te lisant. Pas tant à cause du ton, qui avait été plutôt prompt…Non, glacial pour ce qu’il disait, ce choix de désaimer pour se protéger. Les feuilles des arbres sont tombées, que je n’ai pas ramassées. Et cette colère rentrée, qui m’a bouché le nez ! Octobre se condense en gouttes humides qui coulent et s’évaporent dans un nuage de peine. Pas tant à cause à cause de toi, qui n’était plus là…..Non, goûte larmes au coin des lèvres, brouillard salé de ma soudaine vacuité. Sous les feuilles des arbres rien ne poussait, oublié de planter. Novembre déguise ses morts, j’habille la mienne de ce manteau épais pour me réchauffer le cœur. Pas tant à cause du trou, qui se refermait…..Non, pour aller simplement, et dehors et dedans, sans besoin de portant. Dans les poches il y avait des graines en sachets, en prévision de planter, que des petites mains avaient engrangées. Décembre a le gout de cannelle et l’odeur des bougies Janvier est une plaine glacée, je glisse, je m’arrime parfois. Février est passé Je sors du boulot avec l'équipe, l’air est doux. Je grince encore des dents en dormant, mais plus tout le temps. J’ai un message, je lis le poème sur mon portable, assise dans la voiture, en fumant une cigarette avant de démarrer. Je voudrais retrouver cet amour-là, ce coup de foudre, ce regard, cette envie de moi. Et pourtant Il ne me manque plus, je suis simplement contente de l’avoir vécu, cela m’a donné une force d’aimer terrible, sans besoin de me protéger. Je relis le poème, me nourrit de ces jolis mots écrits peut-être pour moi. Je souris en roulant sur les routes de ma campagne, il y des fleurs pour les bouquets maintenant dans les fossés. J’entre dans le village, je pense à cette maison dans laquelle j’habite, sans cachet et que je n’aime pas, à mes créanciers, à cette voiture que je ne peux pas remplacer. J’aimerais continuer tout droit vers l’Espagne, vivre dans une cabane en bois au soleil, utiliser tous les savoir-faire nécessaires pour ne dépendre de personne. Et pourtant Je longe l'atelier du menuisier, tourne à la pharmacie et rentre dans le lotissement. Je pense à mes enfants, ils grandissent tant ! Parfois je me sens si seule que j’aurais envie de jeter l’éponge, de trouver quelqu’un pour m’aider, de les laisser à leur père pour partir loin au soleil. Et pourtant Je souris en pensant à mes boulets. J’avance dans le quartier et je me gare. Je voudrais rentrer dans une maison immense et moderne, sans vis-à-vis, propre et rangée, claire et silencieuse. Et pourtant Je souris en poussant la porte. Une de mes filles fera le ménage, l’autre sortira les poubelles, elles le feront c’est sûr, demain, hein mamouniette que j’aime ? Je sais que mes joies sont plus fortes que mes peines maintenant. Voilà... J’ai gagné. dans le cadre de "Dis-moi dix mots semés au loin" et de "la bataille des dix mots" du 20 mars http://www.dismoidixmots.culture.fr/ C'est une longue pratique PCC, que de se lancer des défis de mots, alors à vos plumes pour participer ! les dix mots : ATELIER BOUQUET CACHET COUP DE FOUDRE ÉQUIPE PROTÉGER SAVOIR-FAIRE UNIQUE VIS-À-VIS VOILÀ

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles