On prend vite lhabitude de lire les commentaires des autres, de voter et de réagir. Opinion sur un livre, un film, une chanson. Coup de gueule sur ce qui agace ou indigne. Récit dun moment de cafard ou dun instant de bonheur. Simple éclat de rire. Juxtaposition de phrases étranges, parfois belles. Quelle richesse dans tout ce fatras.
On en vient à se demander « pourquoi pas moi ? ». En même temps on sinterroge sur cette envie décrire sur tout et rien, sous un pseudonyme, à lintention de parfaits inconnus. On se dit que c'est un mélange dégoïsme, le désir dêtre reconnu, et daltruisme, le désir de partager. On finit par écrire son premier commentaire et, non sans hésitation, par le valider. Et on attend à son tour les lecteurs, les votes, les réactions.
Comme cest agréable dêtre lu mais comme la vie dun commentaire est éphémère. Quelques jours à peine et il tombe dans loubli, il faut déjà songer au suivant. Et comme laccueil dun commentaire peut être décevant (81 lecteurs à ce jour pour mon dernier commentaire publié le 26 septembre, Noces d'or, dans lequel j'avais mis cinquante années d'amour du livre). Le doute s'installe.
Mais de toute façon il est trop tard. Lécrivain raté qui sommeillait en nous sest réveillé. Il nest plus temps de se demander comment
taire.
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