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pouviez pas le dire plus tôt.... par Lizzy38_back

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C’est le cœur serré qu’elle s’était assise dans le sable, le regard perdu dans l’horizon, tentant de chercher la limite de la mer et du ciel. Elle n’avait pas voulu être méchante, en fait. Elle avait juste lâché un « barre-toi » quasi inoffensif. Si, si, promis. Ce n’est pas quelle avait été en colère, plus vexée dirons-nous. Après tout, elle était trop petite face à sa majestuosité, sa grandeur et parfois, il faut bien le reconnaître, ses grosses colères. Elle, elle aimait jouer avec, passer du temps en sa compagnie, trop de temps peut être car elle y perdait souvent la notion, du temps. Hier elle était partie fâché certes, mais de là à ce qu’il s’éloigne d’elle à ce point. Elle ne pouvait le supposer, ni même l’envisager une seconde. Ceci expliquait sa tristesse du moment, son profond désarroi même. Elle ne cessait de se répéter qu’elle avait dû le froisser avec ses quelques mots prononcés sous le coup de la colère. Mais il faut dire qu’après cette semaine passée auprès de lui, à se côtoyer tous les jours, à lui faire confiance même, parce que, elle l’avouait franchement, elle l’avait énormément craint dès le départ et s’en était approchée qu’à pas feutrés, ce revirement dépassait sa compréhension de la situation. Ce sentiment d’abandon soudain lui pesé. Mais c’est l’incompréhension qui prenait le pas sur cet étonnement. D’autant que cela faisait plus d’une heure qu’elle l’attendait. Elle le voyait, qui plus est. De loin, de très loin. Mais pas un signe, pas un bruit. Pourtant, imperceptiblement, elle avait le sentiment qu’il s’était rapproché. Enfin, il lui semblait que la distance entre eux s’était réduite. Devait-elle alors se rapprochait de lui à son tour. Sans prendre le risque de le froisser à nouveau, et qu’il se retire encore plus loin. Elle jouait avec le sable, laissant filer les grains entre ses petits doigts. Mine de rien, ne pas montrer qu’elle était touchée par cet éloignement imprévisible, dont personne d’ailleurs ne lui avait dit qu’il était possible. Cette distance entre elle et lui faisait ressurgir la méfiance qui s’était installée dès leur première rencontre. Méfiance de sa part, certes, comme on peut être méfiant face à l’inconnu. C’est lui qui l’avait apprivoisé, parce qu’elle avait appris à comprendre son fonctionnement et parce qu’il s’était montré délicat avec elle. Enfin, jusqu’à hier. Jusqu’à cette vague un peu plus grosse que les autres, qui l’avait aplatie d’un coup sec sur le sable, lui avait fait faire un tour complet sur elle-même et avaler plus d’eau que ne contenait son petit aquarium. Vexée, abasourdie et en larmes, elle lui avait crié sa haine, qui n’était en fait plus de la peur et de la surprise, et lui avait jeté un « j’t’aime plus, barre toi » que même le bruit du ressac n’avait pu couvrir. Puis elle avait tourné les talons et s’en était retourné illico vers le village vacances où l’attendaient ses parents. Elle avait pris la poudre d’escampette sans même un regard vers cet océan avec qui elle avait tant joué ces derniers jours. En ce matin nuageux, elle avait pourtant décidé de revenir vers lui, pour voir ce qu’il en était, et si son appréhension de la veille l’avait quittée. Arrivée sur la plage de Guidel, elle eu un mouvement de recul, se demandant si elle ne s’était pas trompé de chemin tant elle ne reconnaissait pas SA plage. Parce que SA plage, justement, était d’une telle immensité qui lui semblait qu’elle avait rapetissé durant la nuit. Et l’océan, Son océan, n’était plus là ; enfin, si, mais loin, tellement loin… « Voilà, il est fâché maintenant, c’est d’ma faute…. » Elle s’était redressée sur ses petites jambes, avait réajusté sa petite bouée autour de sa taille, et, prenant son courage à deux mains, ensablées, elle avait décidé de parcourir toute la distance qui les séparait pour voir, de plus près, ce qu’il en retournait exactement. Personne ne lui avait expliqué qu’en ce jour, le coefficient de marée était au plus bas et qu’elle était arrivée en pleine heure de basse mer. Bretagne, Il y a fort longtemps…..

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