Toi fou qui cours parfois
Dans mes bois mes bois z'à moi,
Aucun loup nié n'y est.
J'aurais bien du en placer un,
Qui t'attende au coin du bois
Pour te croquer le bout d'la queue
T'attraper les dents qui claquent
Un pour se frotter le long de toi.
Dans mes bois mes bois z'à moi,
Des fleurs sauvages ont fait leur nid
Des vents tempêtes se donnent le mot
Pour jouer et se déjouer de tout de moi de toi.
Il est tout fouillu mon ptit bois z'à moi,
Et pourtant je l'aime et je m'y sens bien ;
Je guette quand tu t'y perds ou t'y promènes,
Toujours menton au ciel et nez au vent.
Mais je ne sais jamais, dans mon bois z'à moi,
Si l'on traverse sans se retourner,
Si l'on s'attarde en pas langoureux,
Si l'on sait ne pas passer le temps,
Si l'on pense à goûter ce miel qui coule lentement là-bas,
Toutes choses que parfois je vois
Et qui aussi souvent disparaissent,
Dans un vilain coup de sang
Ou de patte de mon loup invisible.
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