Après avoir frugalement dîné d'un délicieux morceau de pizza froide,
je me suis endormi devant ma télévision où la belle princesse de Montpensier
se consumait dignement sous le joug d'un impossible amour.
L'arrivée d'un sms m'a réveillé du côté de "la grande librairie".
En fin d'après-midi, nous avions convenu de nous retrouver un jour de juin prochain,
rue Croulebarbe, chambre sur jardin.
" Nous voir bientôt me remplit d'allégresse ! "
Il s'en suivit un incandescent échange de textos qui l'amenèrent à s'interroger
"Crois-tu que nous réussirons à vivre cela ?"
Lui répondant " Aimons cet instant, sans impatience, et savourons...",
elle rompit séchement d'un "Bonne nuit", m'informant
qu'elle allait monter en sa chambre, lire et dormir.
Je venais de commettre le crime de ne pas promettre
que cette rêverie, assurément, deviendrait réalité.
"J'ai horreur du virtuel !" me dira-t-elle demain, je le sais.
Et moi, cette étiquette péjorative a le don de m'agacer fabuleusement !
D'un captivant roman, dira-t-on " Oui, mais ce n'est que virtuel ! " ?
Il est des complicités à distance dont les foisonnantes libertés
forgent des délires qu'en folies douces aucun passage aux actes ne saurait approcher !
Bien chère, ton pragmatisme consumériste me désole !
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