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Le grimper de rideau, virtuel par Qui va la

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Ah ! Je vous vois venir, bande de polissons, vous escomptez l’émoustillade, mais aujourd’hui ce sera peut-être salade défrisée. Au crépuscule de ma vie, j’hésite. Sacré nom de nom, j’hésite vraiment… Figurez-vous que l’abstinence me tente. La réelle, la vraie, qui libère l’esprit. Avant, c’était bien plus décoiffant, avant, les tringles étaient plus sûres, si, ça, c’est des foutaises, c’est que ma vue baisse, mes sens s’émoussent, le ciel se fait plus lourd. Les rideaux sont moins chatoyants, les tringles se déglinguent, faut bricoler, le cinq à sept s’étire, se dilue en patience inutile, mais non ce n’est pas grave, une autre fois assurément et la dame de sourire, si douce, si compréhensive. Pas grave ? Mais si, c’est grave ! Affligeant, atterrant, déchirant, poignant, désolant et pathétique ! Mes plus beaux souvenirs risquent d’y laisser la peau, submergés de trucs fades et de choses flapies. Pas question ! Dégringolade, débandade et sauve-qui-peut, non, pitié. Je ne crie pas au secours, encore moins à l’injustice, je veux sauver le savoureux, l’exquis, le délicieux. Donc, j’hésite. Vous n’hésiteriez pas ? Je vis dans un pays où les filles ont la fesse gourmande haut perché, la hanche lascive et des yeux de braise. Promesses de fournaise si vraies que j’y vois de vieux messieurs quasi cacochymes capables de cocufier des beautés du diable de trente ans leur cadette. Qui peut trente peut quarante. Donc, je n’hésite plus. Il n’est plus temps de chipoter. Légère d’être invisible. Enfin, trois fois enfin ! Promène-toi pieds nus dans la mer, ma belle, caresse le chien qui te fait ses amitiés, souris à son maître, « c’est quoi comme marque ? », préviens-le gentiment que la mer remonte trop vite ici, « vos affaires, là-bas, ce sera plus sûr ». Jubilation d’être enfin une dame si adorable. Et le conte s’achèverait ici en toute sérénité, si ne guettait tapi dans les fourrés du virtuel quelque amoureux tardif, charmant et spirituel. Selon toute apparence, pas de vieille valise éventrée, pas de cabosse, juste là un petit peu, comme moi, pas plus que moi. Et là, mais alors là, c’est à n’en pas croire ses yeux. On est tellement riche de tout qu’on en frissonne de la tête aux pieds, on se jette à corps disloqués dans les mots, les métaphores, les rires couleur d’oxymore, les images, les collages dépravés et les fulgurances suggestives. L’olympe, le temps d’une passion. Nom d’un chien, ça fait du bien.

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