Le frisson précède toujours la pensée.
La petite pensée.
Celle qui façonne le souvenir.
Celle qui transcende le passé.
Lémotion originelle est toujours là.
Elle ne cesse de tarauder ce cur mélancolique.
Pourtant, aucun regret.
Aucune idée dinachevé.
Tout a été dit.
Rien na été dit.
Tout a été dicté par un inébranlable destin.
Linéluctable était là, devant nos yeux.
Devant tes yeux, lucides. Lucide.
Lucide tu étais.
Ce mot rempli de lumière.
Ces rayons qui éblouissent lesprit et le cur.
Ceux qui font chavirer les plus secs.
Au fond de lécorce, une chair en pleine mouvance.
Au fond du trou, une vie qui se mouvait à petit pas.
Terrible angoisse. Terreur des anguilles invisibles.
Ces petits pas qui allaient cesser.
Ce cur qui, pourtant, était dune discrète solidité.
La tête haute au milieu dun océan de tempête.
Jamais une larme sur ton propre sort.
Du moins, devant les autres, devant la terre.
Ce qui, pour certains, était un horrible calvaire,
Nétait pour toi quune sorte de transcendance.
De transhumance. De dépouillement.
Celle de la non-souffrance, celle du non-ressenti.
Ces mois, ces années, ont plus compté que les décennies davant.
Le cur, le charme même, ont imprimé fortement.
Sont revenus des lueurs lointaines dune jeunesse éclatée.
Tu étais finesse. Plus finesse que géométrie.
Mais le monde était un bulldozer.
La comète sétait approchée de près.
Elle sest maintenant éloignée.
Éloignée.
Éloignée.
« Toi qui rêvas
Des îles et qui jamais narrivas
Là-bas »
« Des jours et des jours tu dérivas
Mais jamais jamais tu narrivas
Là-bas ».
http://www.youtube.com/watch?v=sUVcfj6KR9o&NR
http://www.youtube.com/watch?v=hhDEeFIZ3-0
http://www.youtube.com/watch?v=evxTBvAxMGg
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