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Les gueules cassées par Bonobo_girl

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Hola, oyez braves gens… Lors d’une dernière réac, dans une petite histoire, je racontais que j’enfilais un tee-shirt et un jean et filais aux Urgences. Une petite boule sous l’oreille qui grossissait, grossissait, comme la grenouille de je ne sais plus quelle fable. Deux semaines après j’ai été opérée y’a une dizaine pensant que j’en ressortirai sans la boule et les boules et basta. Un peu de convalescence le temps que ça cicatrise et que le trou se rebouche et... à moi l’été. Que nenni. Je me suis réveillée après 5 ou 6 heures d’anasthasia, la gueule (quoi qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?) complètement déformée, la bouche de travers, ne pouvant pratiquement plus boire (et mon rosé du soir alors ?!), la paupière gauche ne fermant plus impliquant tout un tas de soins pour éviter que la cornée ne soit atteinte, etc. ; bref le nerf maxilo facial gauche a été touché et j’ai des gros trous en dessous et autour de l’oreille. Il paraît que la boule c’était une tumeur cancéreuse d’après le chir qui n’a pas encore le résultat des analyses mais m’a dit reconnaître a l’œil un cancer ou pas depuis le temps qu’il en voit et il a donc enlevé et gratté tout autour. -------------------- Eh bien me voilà faisant partie de la confrérie des gueules cassées mais il ne doit plus y en avoir beaucoup et je vais me retrouver plutôt seulette ; il y a bien les accidentés de la route ou autres mais je n’en croise pas des masses. Je sors et j’assume, Elephant women... A Paris ça n’émeut personne hormis les tout petits qui me regardent avec curiosité, un sourire et c’est dans la poche ; tant mieux ou tant pis, y’a même des commerçants qui essaient de me rouler profitant de mon état, ça c’est Paris ! --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- L'expression « gueules cassées », inventée par le Colonel Picot, désigne les survivants de la Première Guerre mondiale ayant subi une ou plusieurs blessures au combat et affectés par des séquelles physiques graves, notamment au niveau du visage. Elle fait référence également à des hommes profondément marqués psychologiquement par le conflit, qui ne purent regagner complètement une vie civile ou qui durent, pour les cas les plus graves, être internés à vie. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Maintenant il me faut passer jour après jour espérant une amélioration, peut-être vers dans 3 mois m’a-t-on dit. Si non il y aura peut-être la chirurgie esthétique reconstructive. Espérant que ce ne sera pas du même topo que ci-dessous et à l’époque. Well ma photo sur ma fiche ou pas, ce n’est pas pour tout de suite. Mais il y en a quelques uns qui l’ont vue avant, avant quand j’étais encore pas trop mal et que je pouvais sourire, avant car après, même si on arrive à reconstruire, je ne serai plus la même, tant mieux ça me changera ! Cet après-midi je vais profiter du soleil à la terrasse (qui est très chouette) de la cafet de l’hôpital où j’ai été opérée, l’église n’est pas très belle mais… mais il y a des fleurs et des gens à qui je ne fais pas peur… PROCEDES DE REPARATIONS ESTHETIQUES PENDANT ET APRES LA GUERRE APPAREILS : L'ouvre-bouche On retrouve plusieurs variétés d'ouvre-bouche dans les différents services spécialisés. L'appareil est placé dans la bouche du blessé et maintenu de manière à étirer les muscles des mâchoires et à l'aider à recouvrer l'élasticité musculaire. Une graduation permet de mesurer la progression de la mécanothérapie. La rééducation par la mécanothérapie mobilise le blessé pour une durée variant de plusieurs jours à plusieurs mois, pour des résultats peu importants. http://www.flickr.com/photos/99129398@N00/3534792980 Le procédé des sacs Décrit par le médecin Pitsch lors du Congrès dentaire-interalliés en 1916, le procédé des sacs consiste à placer 2 plaquettes de bois de 20 cm de longueur environ dans la bouche et à la suspension à ces languettes de sacs plus ou moins lourds (jusqu’à 3 kg suspendus à la mâchoire) afin de replacer la bouche dans sa position originelle. La gouttière de contention Placée dans la bouche, elle permet de soutenir et de replacer les maxillaires. Le casque de Darcissac Nécessitant une immobilisation de 2 à 3 semaines, ces casques3 quoique relativement efficaces pour replacer grossièrement les traits du visage présentaient des inconvénients : ils fatiguaient les blessés qui salivaient trop du fait de l’ouverture permanente de leur bouche. De plus, ce casque tournait autour de la tête du blessé provoquant de vives douleurs. Il avait pour fonction la consolidation des fractures. Greffes ostéopériostiques La méthode de greffe ostéo-périostique s'appliquait pour l'essentiel à la réparation des pertes de substances osseuses plus ou moins étendues. Il ne s'agit pas d'une innovation thérapeutique mais de l'adaptation d'un procédé classique. En effet, particulièrement employée dans la chirurgie des membres avant 1914, son indication se trouve étendue pendant la guerre grâce à l'initiative du Dr Henry Delagenière, médecin-chef du centre de chirurgie maxillo-faciale du Mans. La méthode s'appuie sur la fonction sécrétante du périoste (membrane fibreuse qui entoure l'os et seule partie de l'os véritablement active). Il s'agissait de prélever un greffon sur la face interne du tibia du blessé et de le poser sur la région réceptrice. Le greffon, très malléable, s'appliquait sur la perte de substance en prenant la forme voulue, assurant le rétablissement complet et solide de la continuité osseuse. En dépit de certaines réticences manifestées par une partie du monde médical, les greffes ostéo-périostiques permettaient de corriger les difformités faciales et d'obtenir un résultat fonctionnel certain. La greffe Dufourmentel Léon Dufourmentel, médecin, trouva un procédé permettant de combler les trous de chair : il prélevait des lambeaux de cuir chevelu sur le crâne des patients et les greffait essentiellement au niveau du menton. Il n’y avait, de ce fait, pas de rejet possible. La greffe italienne Qualifiée d’archaïque, car reprenant des procédés inventés au XVIè siècle, cette méthode consistait à découper un lambeau de peau du bras à apposer sur le visage dans la plaie afin que celle-ci se ferme grâce à la peau fournie et à maintenir à l’aide d’une structure métallique le bras sanglant au visage afin de vasculariser la plaie pour qu’elle se referme. L’Église n’appréciait pas cette technique et la désignait comme contraire à l’œuvre du Créateur. Son inventeur, le médecin italien Gaspare Tagliacozzi, fut déshonoré après que son corps eut été enseveli en terre non sacrée. Les prothèses • Yeux : les opérations de l’œil étaient impossibles à réaliser. De ce fait, on plaçait de faux yeux sous la paupière et on masquait la différence de niveau assez marquée à ce niveau par des lunettes. • La région nasale inférieure pouvait être réparée mais pas la supérieure, qui nécessitait la pose d’un faux nez suspendu par des lunettes. Or ceux-ci avaient une couleur qui, même de loin, trahissait le trou du dessous. D’autre part, la lourdeur de cet appareillage et sa pose délicate humiliaient les individus préférant un simple bandage ou l’exposition de leur visage. -------------------------------------- Accueil des gueules cassées Si les réparations étaient impossibles, il restait deux solutions : soit le mutilé s’acceptait tel qu’il était et prenait le courage de s’exposer aux regards, soit il avait recours aux prothèses.

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