Elle lui filait la gaule, indéniablement. Il ne s'en servait pas comme d'un kleenex, non, plutôt comme d'un chic mouchoir de Cholet, une fois sa précieuse sécrétion évacuée à l'intérieur il attendait patiemment qu'elle se lave, se repasse pour l'utiliser de nouveau.
Il espérait d'elle qu'elle lève le voile sur ses inhibitions, ses peurs. Plus il se libérait sexuellement plus il la maintenait à distance et les moments partagés se rétrécissaient comme peau de chagrin. Jouir mais garder le contrôle, il y parvenait fort bien.
Il avait choisi une épouse autonome financièrement, un peu dépressive, intellectuellement fort présentable dans les dîners et l'autre non pas comme la deuxième roue de son vélo ; cet objet étant presque un prolongement de lui-même ; mais comme une béquille voire une roue de secours pour les temps difficiles. Il faut dire que celle ci en plus d'être un vagin tout à fait complaisant possédait une oreille quasi absolue !
Parfois il se servait de l'oreille pour déverser ses angoisses, parfois du vagin pour épandre sa semence. Néanmoins il se réservait quelques fantaisies en comparant ses seins à de gros gâteaux dont il dévorait les tétons comme des cerises turgescentes. Mais ce qu'il préférait c'était se fabriquer des images obscènes, pornographiques pour se les projeter seul dans le noir et se provoquer des érections dantesques, se faire bander l'ego en cachette c'était ça sa préférence. Pour parvenir à ne garder que ces images et ne pas être parasité par l'affectif, il gommait tout ce qui ne la reliait pas à la sexualité, tout ce qui avait servi à l'approcher et la séduire, les films qu'elle aimait, ses conversations, ses cicatrices, sa date d'anniversaire, tout petit à petit était consciencieusement, méthodiquement effacé. Ses écrits avaient été pour son esprit ce que Photoshop était pour la photo, une possibilité de retoucher ses défauts, remodeler sa personnalité, une vraie chance d'avoir une plume empathique pensait-il.
Bien entendu, depuis leur première rencontre, il s'était interdit tous gestes tendres, toutes manifestations d'affection, aucun sentimentalisme écoeurant, aucune offrande autre que ses coups de boutoir quil croyait fabuleux et ses éjaculations somp"tueuses". Il la croyait satisfaite et heureuse. Aussi lorsque le juge prononça la sentence et laissa la parole à la victime qui s'écria :
" Tu ne m'auras jamais rien offert d'autre que la possibilité d'un cancer pas dune île ",
il trouva que cette fille là était bien ingrate et décevante finalement.
A la jolie Marion.
http://www.youtube.com/watch?v=cwaAppsy5yo
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