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Au coin de l’été… par Jules Félix

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Torpeur. Torpille. Vendredi, dix-sept heures quatorze, dans une gare de banlieue. Attente sur les quais. Grand soleil. Chaleur. Fin de la semaine. Week-end. Peut-être même vacances. Les esprits sont calmes. Les humeurs sont optimistes. Les pensées sont heureuses. C’est tout simple, le bonheur. C’est attendre un train. L’attente peut être agaçante. L’attente peut aussi être impatience. Elle est aussi le sas, l’antichambre. La salle d’attente, la connexion. Entre deux vies, entre deux périodes. Et puis, soudain. Soudain. Des gens qui n’ont rien demandé. Qui ont eu un peu chaud. Désolé de réagir ainsi. Sur le chaud. Juste l’émotion. Rien d’intéressant sinon. Nombreuses victimes selon la préfecture. On attend le ministre des transports. Le préfet n’est pas encore là. Le député de la circonscription fait déjà de la retape sur les chaînes info. Le président de la sncf est arrivé. Le président de la république va faire son entrée. Mi-juillet. Météo excellente. Tout devait être au beau. Un Corail coupé en deux. À l’entrée de la gare. Austerlitz – Limoges. Six wagons qui se retrouvent sur une autre voie. Un quai et un poteau. Les secours sont déjà arrivés depuis longtemps. Difficulté des évacuations par les airs, à cause d’Orly. Désincarcération à faire aussi. Mécanique et électricité. "Écrasés"... "Électrocutés"... Sait-on à quel point l’énergie est comme l’oxygène ? Indispensable à la vie. Et mortelle à la fois. Émotion. Une petite pensée À toutes ces familles Qui en quelques minutes Ont leur vie foutue… Définitivement foutue…

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