Probablement, tout a été dit sur "Des hommes et des dieux".
Voire écrit. Ici aussi. 12 commentaires déjà, on va pas en rajouter.
J'ai vu ce film récemment. Entre autres confidences, le moindre des plaisirs n'était surement pas d'arriver à trouver le créneau commun qui nous permettait de nous retrouver, et qu'aucun nouvel imprévu ne nous a obligés à repousser cette occasion de passer un moment ensemble.
Pour ma part, j'avais très envie de voir le film, enthousiasmé après avoir entendu toutes les louanges, à la radio notamment. Pensez donc, l'unanimité au Masque et la Plume --certes, rectifiée après coup, y a des petits futés -- c'est pas tous les dimanches soir.
Le commentaire que j'avais retenu, ou l'éloge commun à la majorité des critiques, c'était l'effet de ce film sensé apporter au spectateur, un long moment après l'avoir vu, un temps important et profond de paix, de sérénité, d'intériorité.
C'est un bon film en effet.
Très bon film, même je dirais.
Hélas, après en avoir entendu des critiques non pas dithyrambiques, mais élogieuses au vrai sens du terme, autant le dire, j'ai été un peu déçu.
Ce n'est pas un chef d'oeuvre de cinéma, ni un chef d'oeuvre tout court. Un film qui pose des questions et fait réfléchir. C'est deja tres bien.
Ce qui me semble peu contestable, sauf pour l'un d'entre eux, c'est la prestation des acteurs principaux. Je les ai trouvés tous vraiment très bons, sauf deux :
- Lambert Wilson que j'aime pourtant beaucoup, m'a paru ici très emprunté et j'ai finalement été assez déçu par sa prestation
- Michael Lonsdale au contraire, m'a encore une fois épaté. Excellent.
Du reste la comparaison des deux illustre à quel point la sobriété du jeu peut renforcer son impact... plus que le surjeu. Dommage pour Wilson, confirmation pour son aîné. D'autant plus inattendu que le second est connu pour ses convictions religieuses très profondes et que justement il en "fait" moins que son cadet.
Où l'on voit que le Vrai ressort au bon moment, et le vrai ici dans ce rôle de Lonsdale, c'est l'humain, plus que le religieux ou le spirituel - à mes yeux en tout cas.
Après l'avoir vu, j'ai entendu quelques critiques, notamment de lecteurs ou d'auditeurs, qui ont trouvé le film prosélyte. Franchement pour moi, non... d'autant que les scènes de prière par exemple, ou celles qui pourraient "porter" un message religieux (catho en l'occurrence) sont surement les moins convaincantes.
En définitive, je ne regrette pas d'avoir vu le film, bien qu'il soit en-dessous de ce que je pensais voir.
Et comme je préfère m'attarder sur le positif plutôt que sur ce qui m'a déplu, j'insisterai sur un point particulier.
Et là, pour le coup, je trouve que sans tambour ni trompette, intentionnellement ou pas, ce film véhicule discrètement un autre message ... :
.....mes yeux sont tombés sur leurs têtes.
Ah, non, pas de mauvais jeu de mots ici sur leur triste fin.
Juste une pirouette sur ce titre d'un autre film, qui me permet de m'égarer sur un point très marginal de ce film.
Beaucoup de gros plans sur ces visages, pour la plupart vieillis ; Wilson compris, longtemps porteur de l'image de jeune premier.
Et, plus encore que Lonsdale, probablement maquillé (?), c'est par exemple Philippe Laudenbach, visage connu et second rôle bien dans la tradition française, qu'on retrouve ici avec des traces du temps... assumées.
J'ai donc trouvé certes que le message sur le dénuement et l'humilité passe, mais un autre aussi se décante en creux : la jeunesse et la beauté peuvent passer..., même flétris ou plissés, ces visages restent beaux, captivants.
Pied de nez à la dictature du jeunisme et de la beauté préformatée...
Heureusement que le cinéma est là pour offrir parfois un visage plus positif de la vieillesse. Parce qu'être vieux, c'est pas un gros mot après tout.
Je sais, c'est pas l'objet du film mais j'ai aussi retenu ça....
(sur le film lui-même, débat intéressant dans 2 des comms que j'ai rapidement lus, avec des éléments intéressants fournis par HB222 et Viaur -- entre autres.
et un renvoi intéressant sur un article qui explique pas mal de choses sur l'histoire de ces moines, y compris bien avant cette tranche d'histoire)
post-scriptum
Ah tiens du coup ça me remet en mémoire un rôle, second mais primordial, de feu Raymond Bussières dans un petit film totalement inconnu " L'invitation au voyage" : à 75 ans passés, dans ce film complètement déjanté, il est carrément pétillant.
Trouvez ce bijou en DVD dans votre médiathèque favorite...
http://www.pointscommuns.com/invitation-au-voyage-film-84149.html
http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/10807/Invitation-au-voyage.html
Raymond Bussieres : http://dvdtoile.com/Filmographie.php?id=9683
↧