Ce soir je lance une fête, une fête en dentelle à mes ex
L'essentiel est la règle, le règne est essentiel à la reine
Qui honorera ses dettes, se verra trancher la tête.
Ce soir, fête aux squelettes
Fête aux esthètes
Fête aux esthètes de la prise de tête
C'est l'enfance de l'art même
L' enfart de lance-roquettes
L'emphase de l'art à la roulette
La prunelle de Guillaume Tell
Arrimée à l'arbalète
La pomme dÈve,
Pauvre reine des pommes!
C'est le serrement du jeu de paumes
Qui s'en lavent les mains à l'eau de javel
Le serment du jardin de bagatelles
La fée c'est un fait qu'ils nomment déesse
L'amie, la manie subite qu'ils remanient sans cesse
Princesse, sirène, trompeuse ou traîtresse
Divine, odieuse, sans entre-deux sorcière
Autrefois, jadis, hier et naguère
Ce soir, tâtons nos squelettes
Pour m'avoir pris la tête, et le reste
Qu'on les enchaîne aux oubliettes
Pour l'idéal couplé au naufrage
Le mépris, l'orgueil et autres saccages
Qu'on les ligote et les encage
Aux jeux de l'ego qu'on les émiette
Aux jeux des illères qu'on les fouette
Mes ci-devant des ornières, des sornettes
Mes mirages de sable, miroirs aux alouettes
La règle demeure essentielle et austère
Ne jamais frapper un homme à terre
Sauf s'il s'agrippe à vos chevilles et les serre
Ne jamais frapper un homoncule
Sauf si tout calcul
Il vous manipule
Pile, je lance :
Débonnaire
Face, je déchante
Sanguinaire
L'enfance de l'art à leur paraître
L'enfart de lance à les connaître
Ces délicats petits êtres
Charmeurs charmants petits maîtres
Ce soir j'envoie mes amoureux squelettes
Mes sincères squelettes paître et se repaître
Des quelques ingénues s'il en reste
Qu'elles donnent leur générosité aveuglée
Puisque rien ne sera jamais assez
Qu'elles justifient, pardonnent, secourent
L'homme qui s'enferre sans recours
Puisque les hommes de sable m'ont jugée coupable
Je ne saurai verser plus de sang ni de larmes.
V.V
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