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Cri primal, force brute par BernardParis18

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Comment peut-on à la fois apprécier (et comment) les Béruriers Noirs quand on aime (profondément) des artistes aux antipodes comme Robert Wyatt, Malicorne ou Miles Davies ? Ça tient peut être en un mot : la sincérité. La musique des Bérus est brute de fonderie, sans fioritures, directe : une énergie animale, sans tabou ni retenue, mais aussi une musique qui donne énormément d'énergie, de saine rébellion (à l'opposé du rap), sans alibi artistique ni arrière-pensées commerciales. Des paroles qui sonnent comme des slogans et des riffs simples mais qui cognent juste et une économie de moyens remarquable. Des débuts minimalistes en duo, deux voix, une guitare et une boîte à rythme à deux sous, jusqu'à la troupe finale avec saxo, tities choristes (croisées à la fac de Tours - c'était difficile de ne pas les remarquer à l'époque), cracheur de feu, acrobates, et même souffleurs de biniou, le groupe ne s'est jamais départi de son parti-pris pur et dur même si ils ont viré à la fin vers des préoccupations de quarantenaires comme en témoigne "Invisible", leur dernière et remarquable production en date (voir ma critique sur Amazon). Depuis, François le chanteur s'emploie à traduire des œuvres extrêmes-orientales, et Loran le guitariste fait du punk bretonnant (Alan Stivell sous amphés) avec les Ramoneurs de Menhirs. Quand aux autres... ils ont disparu des radars quand ils n'ont pas disparu tout court (Noël/Elno, fondateur des Négresses Vertes, mort noyé dans la vodka-héro). A noter sur un album de remixes (Manifeste Electronique), une version belle à pleurer de "Vivre libre ou mourir" par Josselyn Syllard & Popof, à faire écouter à tous ceux qui pensent que les Bérus c'est que du bruit (le reste du disque est dispensable).

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