Le projet de loi abolissant la prostitution et pénalisant les clients des péripatéticiennes est, on ne peut plus, inique et liberticide.
Dans cette démarche se voulant féministe et égalitaire on ne mentionne absolument pas les hommes, de plus en plus nombreux, que voulez-vous les temps sont durs, à vendre leur sensualité masculine, leurs pectoraux, leurs abdominaux en acier trempé et, le meilleur pour la fin, leurs bites vigoureuses à ces douairières avachies par le temps, en perpétuelle quête dorgasme.
Ces divins chibres, objets dun culte frénétique, dont raffolent ces grandes bourgeoises septuagénaires, rompues à toutes les déviances, nanties de cet éternel feu au cul qui les fera probablement mouiller jusque sur leurs lits de mortes, font eux aussi, jouxtant fions, nibards et chagattes, partie du commerce du sexe.
Faut-il, pour autant, distribuer des amendes à ces vieilles nymphomanes décaties, tentant, tant bien que mal des masquer leurs rides sous dépaisses couches de fard ?
Faut-il les pénaliser parce quelles nont, finalement, quun brûlant désir de préserver lillusion de leur jeunesse ? Cette époque bénie et révolue où leurs corps leur octroyaient davoir des meutes de prétendants-clébards, aboyant et frétillant de la queue, en cercle autour de leur sex-appeal, celui de madame lépouse du vice-président, du sous-préfet, du directeur général, toujours prêtes à cocufier leurs maris qui ne se privaient pas de leur côté, davoir recours aux services (et sévices) de ces professionnelles quil suffit de payer rubis sur longle pour quelles sadonnent, feignant à la perfection dy prendre leur pied, à linacceptable.
Et quelles seraient les réactions des travestis, rêvant de se faire opérer pour changer de sexe, que leur condition de marginaux incite, condamne, contraint, à exercer le plus vieux, et lun des plus dignes, métier du monde ?
Verraient-ils dun bon il les représentants de lordre distribuer des amendes à ces hétérosexuels, honorables pères de famille, cadres supérieurs pour la plupart, aimant, par goût du sordide et fascination de linterdit, se faire sucer à lavant de leurs Mercédès par ces créatures ou les culbuter, à la bonne franquette, sur les banquettes arrières de leurs 4x4 ?
Je ne crois pas quil faudrait longtemps à nos colombiennes, équatoriennes, vénézuéliennes, pour contester, avec véhémence, aux forces de police le droit de sattaquer à leur gagne-pain quotidien.
Quand on sait, qui plus est, que ces écorchées vives envoient régulièrement, sous forme de mandats internationaux, une partie de leurs gains à leurs familles en Amérique du Sud, comment ne pas prendre, à condition davoir un résidu dhumanité, un tant soit peu daltruisme, leur défense et exiger de létat quil leur laisse ce droit sacré, qui est de se vendre, en ne pénalisant pas leurs clients, seuls habilités à leur assurer de quoi vivre décemment.
Cest une fois de plus, cet humanisme à bon compte, cet égalitarisme doctrinaire, fers de lance dun socialo-libéralisme déconnecté du réel, qui risquent de nuire à celles, à ceux auxquels ils sont censés venir en aide.
Lhypocrisie va atteindre son comble quand les députés, pour ne pas les nommer, qui sont une majorité à se payer des call-girls à huit cent euros de lheure, avec lesquelles ils batifolent dans des hôtels trois étoiles, vont voter en masse la promulgation de cette loi débile.
Y aura-t-il dans ces chambres cossues deux flics, jaillissant de larmoire où ils sétaient planqués, pour verbaliser le fautif pris en flagrant délit ? Nous savons tous que non.
Abroger la prostitution cest exactement la même chose que de faire du racisme un délit. Est-ce que le risque de poursuites judiciaires empêche certains juifs de ne pas pouvoir blairer les arabes, certains arabes de détester les noirs autant que les français, des antillais de traiter de sales nègres des africains, certains caucasiens de cracher sur tout ce qui nest pas blanc ? Non bien sur.
Il en ira de même avec la prostitution, à cette différence près que son abolition, pire encore que lignoble loi Sarkozy interdisant le racolage, va précipiter des femmes et, entre parenthèses, des hommes et des travestis, exerçant un métier dutilité publique, dans une clandestinité où ils seront mieux à même dêtre asservis et exploités par des réseaux contrôlés par ce quil nest pas exagéré de nommer « les négriers du sexe ».
Il ne me semble pas, par ailleurs, quun seul de ces politiciens en mal duniformisation se soit soucié de demander leur avis aux principaux intéressés : les putes et leurs michetons.
Je nen ai pas non plus entendu un seul clamer, haut et fort, que les marchands de chairs esclaves : les proxénètes, dune violence souvent extrêmes, allait être inquiétés outre mesure.
Et si tout ceci nétait, sous couvert de parité, quune supercherie, une arnaque étatique destinée à frapper les consommateurs de sexe au porte-monnaie pour faire rentrer un peu dargent dans les caisses ?
↧